Il y a quatorze ans, le prix Goncourt de François Weyergans

François Weyergans

François Weyergans

Il y a tout juste 14 ans, le 3 novembre 2005, François Weyergans (décédé le 27 mai 2019) remportait le prix Goncourt pour son roman Trois jours chez ma mère, publié la même année aux éditions Grasset.  Un événement exceptionnel à plus d’un titre.

François Weyergans devenait ainsi le deuxième auteur de l’Histoire (après Philippe Hériat) à avoir remporté le prix Goncourt et le prix Renaudot. En 1992, il avait en effet déjà reçu le Renaudot pour La démence du boxeur (Grasset).

Le Goncourt obtenu en 2005 a été accueilli comme une surprise, puisque l’écrivain franco-belge, qui allait entrer à l’Académie française en 2009, a supplanté in extremis celui que la presse avait érigé en favori : Michel Houellebecq, en lice pour La possibilité d’une île. 

D’un point de vue belgo-belge aussi, le Goncourt de Weyergans faisait date. Il contribuait à faire de 2005 une année mémorable pour la culture belge : cette année-là, le Médicis couronnait Fuir de Jean-Philippe Toussaint, tandis que les frères Dardenne obtenaient leur deuxième palme d’or pour L’enfant.

Dans l’histoire du Goncourt, François Weyergans s’inscrivait dans une lignée d’auteurs belges (ou originaires de Belgique…) récompensés par le plus prestigieux prix littéraire francophone. Une liste inaugurée dès 1937 avec le prix décerné à Charles Plisnier pour Faux passeports. Alors que le Goncourt était remis pour la première fois en 1903, Plisnier en fut le premier lauréat non français.


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Les Belges seront d’ailleurs longtemps restés les seuls auteurs non-hexagonaux au palmarès du prix, puisque il fallut attendre 1973 pour qu’un auteur ni belge ni français – en l’occurrence le Suisse Jacques Chessex – remporte le Goncourt. Dans l’intervalle, trois autres auteurs belges (ou originaires de Belgique) avaient encore remporté le prix : Béatrix Beck en 1952 pour Léon Morin, prêtre, Francis Walder en 1958 pour Saint-Germain ou la négociation, et Félicien Marceau en 1969 pour Creezy. 

Le prix décerné à François Weyergans intervenait donc 36 ans après qu’un Belge avait obtenu le Goncourt pour la dernière fois. Voire davantage, puisque Félicien Marceau (pseudonyme de Louis Carette) avait été déchu de sa nationalité belge pour collaboration durant la Deuxième guerre mondiale.

Quatorze ans après son prix, François Weyergans est à ce jour le dernier lauréat belge du Goncourt. Une situation qui pourrait changer dès demain : le Goncourt 2019 sera annoncé ce lundi 4 novembre.