Nathalie Skowronek à l’Académie

Nathalie Skowronek ©Grasset

Nathalie Skowronek ©Grasset

L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (Arllfb) a élu une nouvelle membre : Nathalie Skowronek. Elle succède à Jacques Crickillon, décédé le 11 février 2021, au fauteuil 20.

Nathalie Skowronek sera reçue par Yves Namur, secrétaire perpétuel de l’Académie, lors d’une séance publique à l’automne 2022. Au cours de la même séance, Paul Emond recevra Luc Dellisse, qui succède quant à lui à Jacques De Decker.

Contrairement à l’Académie française, on ne dépose pas sa candidature pour entrer à l’Arllfb. Créée en 1920, l’institution est composée de quarante membres : 30 Belges et 10 étrangers, 26 littéraires et 14 philologues.

Nathalie Skowronek, nouvelle académicienne

Nathalie Skowronek est née à Bruxelles en 1973. Après une agrégation de Lettres, elle a travaillé dans l’édition puis, pendant sept ans, dans le prêt-à-porter pour femmes. Pour André Versaille et les éditions Complexe, elle crée, en 2004, la collection « La plume et le pinceau », où elle fait paraître notamment des textes de Gainsbourg, Brel, Prévert ou encore les poèmes de guerre d’Apollinaire.

skowronek karen et moiEn 2011, elle publie son premier roman, Karen et moi (Arléa), premier volet d’une trilogie familiale qui nous mène des shtetls de Pologne jusqu’au Sentier en passant par Auschwitz. Karen et moi est l’histoire d’une rencontre entre Karen Blixen et une petite fille de onze ans qui lit La ferme africaine sous une tente. Devenue une jeune femme, la petite fille solitaire entreprend d’écrire la biographie de celle qui l’accompagne depuis toujours. En réalité, la propre histoire de Nathalie Skowronek et son choix de quitter les convenances familiales.

Max, en apparence (Arléa, 2013) est l’histoire de son grand-père, rescapé des camps, vivant dans le Berlin d’après-guerre avec un passé qu’il aurait voulu effacer. Avec Un monde sur mesure (Grasset, 2017, réédité dans la collection « Espace Nord »), Nathalie Skowronek est finaliste du Rossel 2017. Le livre conte l’histoire de plusieurs générations travaillant dans le monde des tissus et d’une jeune femme voulant exister sans renier le passé.

En 2015, Nathalie Skowronek fait paraître un essai, La Shoah de Monsieur Durand (Gallimard, 2015,  prix Malpertuis de l’Académie). Elle y traite du devoir de mémoire et de sa difficulté aujourd’hui. En 2018, Paradis blanc parait dans la collection « La traversée » des éditions Weyrich, collection qui vise un public d’adultes en alphabétisation. En 2020 paraît La carte des regrets (Grasset). Le livre a valu à  l’autrice le prix littéraire de l’Union européenne.

Nathalie Skowronek collabore aussi à différentes revues. Depuis 2016, elle enseigne au master de l’Atelier des écritures contemporaines de La Cambre/École nationale supérieure des arts visuels. Elle anime également, à Bruxelles, l’atelier d’écriture du Club Antonin Artaud, un centre de jour pour adultes souffrant de difficultés psychologiques. En 2021, elle a créé avec son compagnon, Jean Rouaud, les rencontres littéraires du Puyméras.

CI 199Le Carnet et les Instants lui a consacré un portrait dans son n°199, sous la plume de Joseph Duhamel.

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