Archives par étiquette : Eric Brucher

Les ailes d’une âme

Éric BRUCHER, Colombe, Sablon, 2020, 175 p., 13 €, ISBN : 978-2-931112-02-1

brucher colombeOn ne boudera pas ici un double plaisir.

Celui de saluer la naissance d’une nouvelle maison d’édition de littérature belge de langue française. Les Éditions du Sablon, créées par Olivier Weyrich démontrent, si besoin en était, le dynamisme de celui qui compte à son actif plusieurs collections littéraires (Plumes du Coq, Noir corbeau, La traversée) et est dorénavant lauréat de deux des plus éminents prix littéraires de la Fédération Wallonie Bruxelles : le Rossel vient d’être attribué au roman de Catherine Barreau La confiture de morts et le prix Joseph Hanse à la collection La traversée. Continuer la lecture

Le Top 3 de Jean Jauniaux

Chaque jour, Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2020 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. Aujourd’hui : la double sélection de Jean Jauniaux. Continuer la lecture

Le top 3 d’Eric Brucher

Le meilleur de l’année littéraire belge 2019 par les chroniqueurs du Carnet et les Instants. Aujourd’hui : le choix d’Éric Brucher Continuer la lecture

Fantaisie débridée autour du monde

Guillaume SORENSEN, Le planisphère Libski, Olivier, 2019, 336 p., 19 € / ePub : 13.99 €, ISBN : 978-2-8236-1492-3

Guillaume Sorensen est un jeune auteur de 26 ans travaillant et vivant en Belgique (près d’Arlon), diplômé du Master de création littéraire du Havre, également rédacteur de critiques culturelles, et Le planisphère Libski est son premier roman. On peut se réjouir de ce qu’un jeune auteur se voie ouvrir les portes d’une maison d’édition notoire. Le propos est alléchant : une expédition en bateau autour du monde à la rencontre des espèces animales migratrices avec un équipage haut en couleurs, un héros doté d’une thèse en philosophie, et, nous dit la quatrième de couverture, un « humour irrésistible ». Notons que le roman est sélectionné dans la liste du Prix des lecteurs de la librairie L’esprit large à Guérande (Bretagne), récompensant des premiers romans. Continuer la lecture

Des solitudes à consoler

Marie France VERSAILLES, Trop de choses à se dire, Quadrature, 2019, 140 p., 16 € / ePub : 9.99 €, ISBN : 9782930538907

Après un premier recueil de nouvelles chez Quadrature en 2010 (À l’ombre de la fête) et un roman chez Luce Wilquin en 2012 (Sur la pointe des mots), Marie France Versailles revient, chez Quadrature, avec Trop de choses à se dire – où l’on retrouve cette conscience et certitude, depuis toujours chez l’autrice, que cela ait été dans sa profession de psychologue et journaliste ou dans son travail d’écriture, que les mots, quelle que soit leur fragilité, sont nos outils essentiels pour comprendre et soigner, pour transmettre et consoler, tisser les liens de la vie et aimer. Continuer la lecture

Le Top 3 d’Éric Brucher

La rétrospective de l’année littéraire belge avec le Top 3 des chroniqueurs. Aujourd’hui : le choix d’Éric Brucher.


Lire aussi : la fiche d’Éric Brucher


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Intemporelle Passion du Christ

Gérard ADAM, La Passion selon Saint-Mars, M.E.O., 2018, 199 p., 18 €, ISBN : 978-2-8070-0171-8

Gérard Adam, à côté de son œuvre de nouvelliste, de direction des éditions M.E .O, qu’il a cofondées, ou de traducteur de poésie et romans bosniaques ou croates (aux éditions M.E.O.), propose en cette rentrée littéraire son dixième roman. Gérard Adam qui, comme le mentionne la quatrième de couverture de La Passion selon Saint-Mars, continue de piocher dans les interrogations qui sous-tendent son œuvre d’agnostique imprégnée de religion chrétienne. Continuer la lecture

Dommage collatéral

Ziska LAROUGE, Les chaises musicales, Weyrich, coll. “Plumes du coq”, 2018, 192 p., 14 €, ISBN : 9782874894725

larouge les chaises musicales.pngLe deuxième roman de la Bruxelloise Ziska Larouge, nouvelliste surtout et auteure déjà d’un premier roman en 2015, se présente comme un thriller. Sous ses airs de ne pas y toucher et ses climats de camaraderie entre quadras sur le retour oscillant entre amour et parfois détestation, se cache en réalité une mécanique machiavélique dont les enjeux ne se dévoilent naturellement qu’en bout de course. Pas de longues descriptions ni d’appesantissements sur les états d’âme, mais une histoire qui se déroule par dialogues, voire ellipses, partagés entre le point de vue des six protagonistes. Continuer la lecture

De la traite négrière à la Shoah : une fresque vibrante

Un coup de cœur du Carnet

Viktor LAZLO, Les passagers du siècle, Grasset, 2018, 335 p., 20 € / ePub : 14.99 €, ISBN : 9782246812982

lazlo les passagers du siecleLe quatrième roman de l’actrice et chanteuse pop-jazz Viktor Lazlo est poignant et passionnant – il se lit volontiers d’une traite, tel un courant puissant traversant, notamment à dos d’océans, tout un long siècle de douleurs, de l’esclavage négrier et de l’errance de parias aux pogroms et horreurs antisémites bien connues, celles qui ne cessent, à raison, de nous bouleverser. Très bien documentée, Viktor Lazlo  nous emmène, en alternant les voix narratives de personnages particulièrement attachants, du dernier tiers du XIXe siècle à 2010, traversant ainsi tout le XXe siècle, de la Pologne à la Martinique, de la Centrafrique à Cuba pour revenir en France et repartir en Pologne en passant par l’Allemagne. Une grande et forte histoire de personnages liés par leurs tragédies, une fresque familiale sur cinq générations (qu’un arbre généalogique utile en début de roman nous aide à mieux identifier) sans rédemption mais où la quête d’un rachat pour certains protagonistes donne quelque bouffée d’espérance. Un livre puissant en effet, par son propos dense et sa construction imbriquée, par sa dimension personnelle sans doute aussi puisque l’origine caribéenne des parents de l’auteure n’a pu manquer de plonger celle-ci aux sources de sa propre histoire. Continuer la lecture

Haut les cœurs, Amédée !

Michel GOLDBLAT, Ce qui manque à Amédée, Mols, 2017, 249 p., 19.50 €, ISBN : 978-2-87402-236-4

goldblat ce qui manque a amedeeIl y a vingt ans déjà, Michel Goldblat avait publié chez Plon D’amour et d’ordure que l’on avait pu qualifier d’ « ébouriffant ». Il revient avec Ce qui manque à Amédée, un roman à l’humour drolatique sous forme de parcours initiatique découpé en courtes séquences chronologiques progressant de la naissance à l’âge adulte dudit Amédée. Continuer la lecture

Le top 3 d’Éric Brucher

Suite et fin de notre rétrospective de l’année. Aujourd’hui : le choix d’Éric Brucher.


Lire aussi : la fiche d’Éric Brucher


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Petites enquêtes sur les misères humaines

Béatrice BOURET-SPREUX, Parlez-moi d’amour, Les déjeuners sur l’herbe, 2017, 96 p., ISBN : 978-2-93043-355-4

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Plusieurs fois primée pour ses nouvelles en France ou en Belgique, écrivant volontiers des textes en picard, Béatrice Bouret-Spreux publie un nouveau recueil de nouvelles, Parlez-moi d’amour. Continuer la lecture

Séditions et quête de sens en territoire urbain

Éric BRUCHERLe jour est aussi une colère blanche, Luce Wilquin, 2017, 144 p., 15€, ISBN : 978-2882535399

brucher.jpgQuand il arrive en ville, le gang de Wolf (Lazlo, Parker, Hichie, Ginger, Markus, Zacharie) – corps mouvant des premières nouvelles du recueil et un des points de jonction avec La blancheur des étoiles, roman paru en 2014 – voudrait que les gens changent de trottoir. Que dégagent les bien-pensants, les moutons bêlant davantage qu’ils ne cogitent, les chiens qui vous cantonnent dans les cases établies ou tous ceux qui n’amènent pas leur graine de ras-le-bol à l’incandescence. Eux se muent en personnages (anti-) héroïques, chavirés – dans une langue tantôt extrêmement lyrique, tantôt cherchant à coller au plus près à leur bitume et à leurs saccades quasi fauves – et commettent leur lot d’incivilités et de graffitis rougeoyants pour faire frémir et réveiller le passant lambda anesthésié dans son confort confit. Live fast and die young est un slogan qui pourrait s’encrer sur leur peau. Jusqu’à ce que ce motto véloce et fiévreux devienne prophétique pour l’un d’entre eux. Continuer la lecture

Bientôt la rentrée littéraire !

RL (2)Comme chaque année au début de l’été, Livres Hebdo a annoncé les chiffres de la prochaine rentrée littéraire en France. En 2017, ce seront 581 romans et recueils de nouvelles qui arriveront sur les tables des libraires. Ils étaient 560 l’année dernière. Parmi les 581, le magazine a recensé 390 titres d’auteurs francophones et 81 premiers romans. Plusieurs auteurs belges seront de la partie. Continuer la lecture

Le livre d’une négresse blanche

Un coup de cœur du Carnet

Jean-Marc TURINE, La Théo des fleuves, Esperluète, 2017, 224 p., 18 €, ISBN : 9782359840766

turineTsiganes, roms, nègres blancs selon l’expression du poète bulgare Petria Vasli ou enfants du vent. Ce peuple paria, infréquentable, frappé d’une malédiction, dont on se méfie ; parasite dont les sociétés ont tellement souvent voulu se débarrasser, peuple méprisé dans l’Europe florissante, chassé, persécuté. Subissant la sauvagerie destructrice et ignoble, les actes scélérats et meurtriers ; victime des sévices de tous genres au 20ème siècle, ghettoïsé, raflé, déporté, gazé sous le nazisme, interné, maltraité sous le communisme. C’est à ce peuple fier et libre, par la voix de la vieille Théodora qui aura traversé tout le siècle dernier, que Jean-Marc Turine rend un hommage vibrant et puissant dans son magnifique roman La Théo des fleuves (Esperluète). Continuer la lecture

Une famille si parfaite

Jean-François FÜEG, Les Oreilles des éléphants, Weyrich, coll. « Plumes du coq », 2017, 132 p., ISBN : 9782874894176

fuegJe hais la littérature auto-centrée (…) Écrire, c’est témoigner (…) Faire émerger le collectif derrière les histoires personnelles. Ainsi s’explique Jean-François Füeg au terme de cette chronique familiale et comme ces annales personnelles pour évoquer le milieu bourgeois, étriqué et conformiste dont il provient et cette cellule parentale se considérant modèle absolu de la réussite, idéal indépassable où tout était un peu mieux que dans les autres familles. L’occasion d’interroger le sens de l’existence, du rapport aux conditionnements et à la liberté, et ce qui fait la transmission avec ses défaillances et maladresses. Et puis la nécessité d’écrire afin de lever la chape et libérer son destin d’un fardeau – parce que le geste d’écrire porte en lui une libération, dira un ami. Continuer la lecture