Archives par étiquette : Van Gogh

La vie en vert

Caroline LAMARCHE (autrice) et Pascal LEMAÎTRE (illustrateur), Tetti, la sauterelle de Vincent, Pastel/École des Loisirs, 2021, 40 p., 12,70 €, ISBN : 978-2211307574

lamarche lemaitre tetti la sauterelle de vincentElle est craquante, Tetti. Ses yeux mangent son visage, et son regard éclate d’expressivité. La peur, la timidité, la curiosité, l’amusement, la fatigue, l’inquiétude… les émotions et les sensations se dessinent en complète transparence sur son joli minois. Quant à son corps gracile, il se recroqueville et se détend en un instant, tout de vert recouvert ! C’est que Tetti est une charmante sauterelle dont « la vie ne dure qu’un été. Jeune, elle est déjà vieille ». Sa brève existence se déroule en Provence où, quand elle ne fuit pas les enfants (dont le sombre dessein est de l’accrocher à un fil de pêche pour appâter des victimes à écailles), « [s]ans cesse, elle s’élan[ce] vers la lumière ». Continuer la lecture

Le peintre et le justicier

Yves VASSEUR, Vincent van Gogh. Questions d’identité, Fonds Mercator, 2020, 160 p., 29.95 €, ISBN : 978-94-6230-263-1

vasseur van goghD’une présentation luxueuse – format généreux, papier de qualité, mise en page soignée, iconographie impeccable –, le livre d’Yves Vasseur est difficilement classable. Ni biographie, ni essai au sens strict, proche du « journal de fouilles » des archéologues, il réunit les récits de quatre enquêtes distinctes dont le commun dénominateur est Vincent van Gogh. La première concerne un portrait photographique longtemps considéré comme celui du peintre à l’âge de treize ans : à la suite de longues et minutieuses recherches, l’auteur démontre qu’il s’agit en fait de Théo, le jeune frère de Vincent, révélation qui a déjà causé un vif émoi dans le landerneau. L’enquête suivante porte sur deux dessins signés VG et représentant de vieilles maisons à Cuesmes. Retrouvés dans un grenier en 1958, ils sont authentifiés peu après, ce que conteste de façon très argumentée Y. Vasseur, pour qui le dilemme reste entier. Troisième investigation, à propos du tableau Marguerite à l’harmonium qui aurait été abandonné par van Gogh après avoir été gâché accidentellement, puis réparé par Paul Gachet fils ; mais celui-ci s’est rétracté ultérieurement, non sans avoir peint lui-même la scène. La quatrième enquête s’attache à une photo de groupe en fête provenant d’une collection new-yorkaise, et au dos de laquelle est imprimée la mention VINCENT VAN GOGH. Malgré l’insistance du propriétaire, et après avoir tenté en vain d’établir la plausibilité de l’évènement, l’auteur conclut par un démenti – avant de jeter le doute sur le revolver rouillé avec lequel van Gogh se serait suicidé, et qui fut vendu chez Drouot pour 162.500 euros… Continuer la lecture