L’ADEB publie chaque année, au début de l’été, une étude statistique sur l’économie du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’association vient de publier les chiffres de 2022. Ils montrent un recul par rapport à 2021. Les chiffres restent toutefois relativement bons : 2021 était une année exceptionnelle.
Les résultats compilent les données d’une enquête menée par GfK à la demande de l’ADEB et les chiffres des ventes directes des maisons d’édition, collectés quant à eux par l’ADEB. L’étude comporte deux versants : le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles (c’est-à-dire les ventes de livres réalisées en Wallonie et à Bruxelles) et la production éditoriale – section qui vise le chiffre d’affaires, en Belgique et à l’étranger, des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles.
Le marché du livre
Par rapport aux chiffres de 2021, le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles enregistre un recul de – 3,8 % en 2022. Le chiffre d’affaires total passe de 273 millions à 266 millions d’euros.
La baisse est cependant inégalement répartie selon les segments éditoriaux et les canaux de vente.
Trois segments enregistrent une hausse par rapport à 2021 : la littérature générale, les livres de tourisme et les cartes & atlas. Tous les autres genres (BD, jeunesse, sciences humaines, loisirs & vie pratique, livre scolaire) sont en baisse.
La bande dessinée reste néanmoins le segment éditorial qui s’est le plus vendu en 2022, devançant la littérature générale. À elles deux, BD et littérature générale représentent 44 % du marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Quant aux canaux de vente, l’étude met en avant le dynamisme de la vente directe (de l’éditeur au lecteur) qui représente 10 % du marché total en FWB. Les ventes en librairie reculent de – 4,90 % par rapport à 2021. Ce recul est plus net que celui enregistré par les grandes surfaces alimentaires (- 4,10 % sur les ventes de livres) et les grandes surfaces spécialisées (- 2,70 %).
La production éditoriale
Le deuxième volet de l’étude coordonnée par l’ADEB concerne le chiffre d’affaires 2022 des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles. Il affiche un recul limité par rapport aux résultats de 2021 : – 0,6 %, passant de 315 millions € à 313 millions €.
Tous les secteurs ne se comportent toutefois pas de la même façon. Ainsi, la limitation de la baisse est due en grande partie à la bonne santé de l’édition numérique, qui représente désormais presque ¼ des ventes totales. Or ce support ne profite qu’aux sciences humaines et aux livres scolaires. Autre disparité : alors que la bande dessinée enregistre un recul de – 5 % par rapport à 2021, la littérature pour la jeunesse fait quant à elle un bond de + 10 %. La bande dessinée reste toutefois le premier segment pour les maisons d’édition de Belgique francophone.
Bande dessinée, sciences humaines, livre scolaire et littérature pour la jeunesse représentent ensemble 96 % du chiffre d’affaires des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles.
L’étude révèle enfin des informations éclairantes sur les pratiques d’achat des lecteurs. Ainsi, le prix moyen d’un livre acheté est de 8,32 €. Le public manifeste ainsi un intérêt clair pour les livres peu chers – un constat que l’on peut notamment corrélé aux très bonnes ventes de mangas. Par ailleurs, il ressort des chiffres compilés par l’ADEB que les ventes moyennes par titre sont de 2589 exemplaires, en baisse de – 11 % par rapport à 2021. Ce chiffre reste néanmoins très élevé et s’explique surtout par les fortes ventes des titres de bande dessinée.
Infographie : Adeb