Monique THOMASSETTIE, La source d’incandescence, 2022, M.E.O., 95 p., 14 €, ISBN : 9782807003569
« J’ai soif d’une histoire inconnue qui irait calmement sa vie d’écriture, me créerait une fois pour toutes dans son déroulement. »
« Pour moi, l’audace d’écrire rejoint peut- être celle d’exister. De ne pas m’effacer, m’étouffer. De (re)naître. »
Dès les premières pages de son conte La source d’incandescence, nous nous glissons dans les pensées, les regards de Monique Thomassettie. Continuer la lecture →
Jean-Pierre BALFROID, Ces étoiles dans la nuit, M.E.O., 2022, 210 p., 19 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 978-2-8070-0344-6
Sous un titre poétique, Ces étoiles dans la nuit, le second roman de Jean-Pierre Balfroid nous fait vivre au rythme d’un village ardennais, Andine, au fil des saisons.
Dessine et nous rend familiers des personnages au premier rang desquels le haut en couleurs Ruffin, bûcheron dont les grands bois sont la patrie, la passion. « Pour prier, disait-il, une belle forêt vaut toutes les cathédrales.«
Ruffin a épousé Flore, la jeune institutrice qui a réveillé l’harmonium de l’église d’Andine, le dimanche. Continuer la lecture →
Jean-Luc OUTERS, Un temps immobile, Gravures de Simon OUTERS, Taillis Pré, 2022, 103 p., 14 €, ISBN : 978-2-87450-192-0
C’est à la faveur ( ! ) de l’époque où nous étions confinés au creux de nos logis que Jean-Luc Outers a perçu « le son de la terre ».
Il avait toujours eu le sentiment que celle-ci tournait sur elle-même en silence, et voici qu’il saisissait un bruit ténu, lointain, presque imperceptible, qui lui ouvrait des horizons, lui révélait un au-delà mystérieux, captivant, d’une dimension cosmique. « On se croyait enfermé et on entend enfin le son de l’univers. »
Avec Un temps immobile, il revit ce temps cloîtré, aux humeurs variées, sur des tons différents. Continuer la lecture →
Myette RONDAY, Un héritage d’amour, Complicités, 2022, 196 p., 18 €, ISBN : 9782351204412
Un héritage d’amour. C’est le beau titre du dernier roman de Myette Ronday, bruissant de personnages tour à tour insolites et attachants ; brassant les époques des années 1940 à l’été 1996. Il vous réserve des surprises, des couleurs contrastées. Mais vous promet aussi des plages sensibles, aux résonances subtiles.
Telle notre première rencontre avec Mathilde, l’une des figures marquantes.
Mathilde se pressentait d’ici et d’ailleurs. De maintenant et d’avant. D’ensuite, peut -être ? Supposition prudemment contournée. La pensée l’effleurait qu’elle zigzaguait entre deux mondes. Tout entière ou en partie. Sans plus d’ancrage ni savoir quand et comment cette situation s’était établie. Aurait-elle pu, par inadvertance, passer de l’autre côté de la frontière ? Continuer la lecture →
Bernard CAPRASSE, La dérive des sentiments, Weyrich, coll. « Plumes du Coq », 2022, 400 p., 18 € / ePub : 13,99 €, ISBN : 9782874896910
« La mort de Barbara fut un écroulement. Elle enténébra le cœur du chevalier, ombra son esprit, fissura son âme. »
Le livre de Bernard Caprasse, La dérive des sentiments, s’ouvre tragiquement. L’épouse du chevalier Jean de Sterpigny meurt en mettant au monde l’enfant qu’ils attendaient avec une ferveur heureuse.
La petite Héloïse est d’abord rejetée par son père, muré dans sa douleur. Mais, au fil du temps, elle se rapproche de lui. Une affection complice se noue entre Jean de Sterpigny, qui se définit ironiquement comme « un hobereau rivé à ses terres », un vaste domaine ardennais entourant un manoir, et sa fille, née avec un pied bot qui ne l’empêche pas d’être agile et ne la tourmentera que plus tard, sous le regard des autres : à l’école où ses condisciples la surnomment « boitillon » ; au bal, où les danseurs se font rares. Continuer la lecture →
Jules BOULARD, La morsure du feu, Weyrich, coll. « Plumes du Coq », 2022, 344 p., 18 € / ePub : 13,99 €, ISBN : 9782874896842
Premières images de La morsure du feu : un matin de septembre 1929, où « la campagne ruisselle de soleil. Il y a plein de papillons et quantité de petites sauterelles, des chants d’oiseaux ; les hirondelles plongent vers l’eau pour en avaler une goutte au passage puis rebondissent en plein ciel, signant une arabesque fulgurante entre les ramures des aulnes et des saules. L’été jette toutes ses dernières forces en septembre ».
Première rencontre avec Aubain, bientôt quinze ans, « militant de l’école buissonnière » (il ferait volontiers aussi l’église buissonnière !), vagabondant par les prés, les bois et surtout les rives de la Lesse, « confidente de ses rêves et de ses peines », au grand dam de sa mère, Fine, qui le traite de vaurien, de graine de bandit. Avec son père, Mathieu, qui se montre plutôt bienveillant, il travaille au bois, bûcheronnant sans enthousiasme ! Continuer la lecture →
Maurice des OMBIAUX, L’ornement des mois, préface de Jean-Baptiste Baronian, Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, 2021, 190 p., 20 €, ISBN : 978-2-8032-0061-0
De janvier (« C’est l’enfance de l’année ») à décembre (« le jour est pauvre de lumière, mais on l’illumine de feux et de liesses »), Maurice des Ombiaux compose, avec un plaisir qui fait chanter les mots, L’ornement des mois. Un « almanach sentimental et gourmand », comme le présente dans sa préface Jean-Baptiste Baronian, paru en 1910, et que l’Académie royale de Langue et de Littérature a eu l’heureuse idée de ressusciter. Continuer la lecture →
Le Carnet et les Instants revisite l’année littéraire 2021 avec le Top 3 de ses chroniqueurs et chroniqueuses. La sélection deFrancine Ghysen. Continuer la lecture →
Joël SCHUERMANS, Vers Sarajevo. Une errance ferroviaire, Partis pour, coll. « Errances », 2021, 190 p., 11 €, ISBN : 9782960200461
Au long de Vers Sarajevo, Joël Schuermans nous entraîne dans une étonnante « errance ferroviaire », ainsi qu’il a sous-titré son livre.
Nous nous aventurons avec lui dans une exploration des Balkans, dont Sarajevo incarne « un point de mire, un col à atteindre, un cap à suivre, une destination à rêver ». Continuer la lecture →
Vincent DELANNOY, James Ensor à Bruxelles, Samsa, 2021, 146 p., 19 €, ISBN : 978-2875933102
Mettre en lumière les rapports qui se sont tissés entre James Ensor (1860-1949) et Bruxelles, alors qu’on ancre volontiers le peintre à Ostende, c’est le propos du livre de Vincent DelannoyJames Ensor à Bruxelles.
Orienté tout jeune vers la peinture par son père (ce qu’il gardera toujours par devers lui, professant une fois pour toutes qu’il ne doit rien à personne), formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, s’il travaille avec ardeur dans son atelier d’Ostende, c’est dans la capitale qu’il noue des contacts déterminants pour sa carrière artistique. Continuer la lecture →
Charles SENARD, Le pressoir du monde. L’avènement des barbares, tome 2, Le Passeur, 2020, 290 p., 20,50 € / ePub : 9.99 €, ISBN : 9782368908150
Après Arles, théâtre de L’or, la paille, le feu, premier volume de L’avènement desbarbares, la saga historique de Charles Senard, le tome 2, Le pressoir du monde, nous emmène, en cette même année 475 de notre ère, à Paris, à cette époque modeste ville de garnison.
C’est là que doit être conclu, dans quelques jours (le livre les enchaîne en quatre chapitres, du vendredi au lundi, où la tension monte), un traité de paix crucial entre deux rois ennemis, Childéric le Franc et Syagrius le Romain. À l’initiative de Geneviève, sainte femme qui dirige la curie et la cité de Paris, et veut ardemment préserver la paix. Continuer la lecture →
Jean-Pierre OTTE, La bonne vie, Cactus Inébranlables, 2021, 70 p. 10 €, ISBN : 978-2-39049-031-9
L’histoire du petit livre signé Jean-Pierre Otte, La bonne vie, qui paraît aux éditions Cactus Inébranlable, est insolite et touchante.
L’auteur a hébergé durant l’hiver 2008 un jeune Russe de Crimée, Sergueï, inscrit à l’université, à Paris, pour une année de cours qui ne le captivaient guère, et qui s’est mis en quête d’autres horizons. Continuer la lecture →
Charles SENARD, L’or, la paille, le feu. L’avènement des barbares, Le Passeur, 2020, 278 p., 7,90 €, ISBN : 9782368908419
Un saut presque vertigineux dans le temps ! Le livre de Charles SenardL’or, la paille, le feu, premier volume de L’avènement des barbares, nous emporte en l’an 475 de notre ère à Arles, qui héberge la préfecture des Gaules, naguère située à Trêves, et est devenue l’une des principales cités de l’Empire romain d’Occident. Ultime « bastion de la romanité » dans la Gaule dominée par les barbares : Francs, Burgondes, Wisigoths … Continuer la lecture →
Yves-William DELZENNE, Journal de printemps, Samsa, 2020, 72 p., 16 €, ISBN : 978-2875933263
« Il m’arrive de croire que tout a été mis en péril du jour où l’on coupa les grands beaux arbres qui formaient une promenade devant la villa de mon enfance. »
C’est par ce « saccage » du paysage familier, destiné à faire place à une route élargie (« la folie de l’automobile » s’imposait dès la fin des années cinquante), qui est aussi un « saccage » de sa petite enfance, qu’Yves-William Delzenne ouvre son Journal deprintemps. Continuer la lecture →
Jacques CELS, Le cloître de sable, Névrosée, coll. « Les sous-exposés », 2020, 328 p., 16 €, ISBN : 978-2-931048-46-7
La lumière et la chaleur rayonnent, en ce bel été, sur la cité balnéaire Delvester. Tout y respire le plaisir de vivre, l’insouciance chatoyante. Pourtant…
À La Méridienne, la vaste demeure où l’esthète et collectionneur d’art Stéphane Varlamov accueille à bras ouverts amis et connaissances, sous l’atmosphère animée, chaleureuse, perce une interrogation : où est passé le journaliste Arnaud Flairoux, qui séjournait ici depuis deux mois, tout sourire, et, du jour au lendemain, a disparu ? Continuer la lecture →
Bernard GHEUR, Les orphelins de François, Weyrich, coll. « Plumes du coq », 2021, 304 p., 16 €, ISBN : 9782874896170
Dans un livre sensible, touffu, entraînant, Bernard Gheur s’est attaché à éclairer un versant inattendu de François Truffaut. Les orphelins de François révèle un « éveilleur de romans », lecteur passionné, exigeant. « Sous le crayon de François – sa baguette magique -, les phrases gagnaient en légèreté, en limpidité, en poésie. La touche Truffaut. »
Bernard Gheur avait à peine vingt ans lorsqu’il envoya à François Truffaut, « le dieu de mes seize ans », une nouvelle de quatre pages, Le testament d’un cancre. Continuer la lecture →