Le poète Yves Namur est mort au lit, à cause du lit…
Il aurait atteint, aujourd’hui 13 juillet, l’âge respectable de cent ans si la semaine dernière, dans sa maison de Provence, il ne s’était pris au piège de l’amour et de ses jeux trop ardents qui lui furent hélas fatals.
Né à Namur (actuel département de l’Entre-Sambre et Meuse) me 13 juillet 1952, il avait conservé de son éducation chez « les curés de Floreffe » (abbaye cistercienne du XIe) un goût immodéré pour le vin, les présocratiques et les interdits de tous genres.
Il fut attiré très tôt par la lecture des irréguliers d’alors qui deviendront rapidement nos grands classiques (il découvre et rencontre les Miguel, Izoard ou Verhesen, les mouvements Tel Quel ou Change)et c’est de cette époque que date par exemple, Le voyage en amont de () vide. Dans les années quatre-vingt-dix, il fréquentera à plusieurs reprises le poète argentin Roberto Juarroz qui deviendra, avec Jabes et Daumal, l’un de ses maitres à penser.
Paraissent alors des livres empreints de préoccupations métaphysiques, de doutes et d’incertitudes, tels Le livre des sept portes (1994) ou Le livre des apparences (2003).
Il s’était éloigné depuis de nombreuses années des salons et des mondanités littéraires et fréquentait plus volontiers la beauté de la femme et les vins rares.
Sa cave à vins – qui sera prochainement vendue aux enchères – attirait plus d’écrivains et de curieux que ses livres devenus introuvables ou illisibles.
Yves Namur
Texte publié dans Le Carnet et les Instants n°100 (1997)