En avant, la musique…
COLLECTIF, Petites musiques de nuit, Renaissance du Livre/Grand Miroir, 2012
Conçu dans les volutes musicales de la Nuit musicale de Seneffe organisée par Idée Fixe, un recueil réunit douze écrivains belges dans l’écriture de nouvelles habitées, inspirées ou transfusées par la musique ou par ses compositeurs. Sous leurs plumes, s’imposent des œuvres des grands maîtres d’autrefois, de Josquin des Prés à Schuman ou Schubert, en passant par Haendel, Beethoven, Mozart ou Brahms. Satie aussi. Mais, plus près de nous et moins attendus: Charles Lecocq, Johnny Cash ou Maurice Chevalier. Sans oublier une sorte de Chant de la Terre au sens le plus littéral. Présentes aussi, les ombres réinventées de Wagner, Berg ou Puccini…
Qu’il s’agisse d’instants magiques, d’émotions familières puisées dans les gisements de la mémoire ou d’anecdotes et d’évocations signifiantes, les douze opus de ces Petites musiques de nuit, dans des styles évidemment très différents, remplissent le cahier des charges de cette confrontation entre littérature et musique exprimé par l’éditeur : « il faut entre les deux modes d’expression, une imbrication profonde, une symbiose où chacun conserve ses spécificités, mais s’enrichit de celles de l’autre ». Au générique où tout un chacun (comme Dieu) « reconnaîtra les siens », figurent, au fil pacifiant de l’alphabet, les noms de Jean-Baptiste Baronian, Véronique Bergen, Jacques De Decker, Vincent Engel, Corinne Hoex, Françoise Lalande, Pierre Mertens, Colette Nys-Mazure, Grégoire Polet, Marc Quaghebeur, Giuseppe Santoliquido et Yves Wellens. Il faut dire enfin qu’une des vertus, et non des moindres, de ce recueil est de susciter souvent chez le lecteur, l’envie de se (re)plonger dans les œuvres évoquées et peut-être d’enrichir encore cette écoute de l’émotion qui a présidé à l’inspiration des auteurs.
Ghislain Cotton
Article paru dans Le Carnet et les Instants n°174 (2012)