Né avec la guerre. Une enfance cachée où tout se détermine.
A évoqué les catastrophes de son pays, le désamour de soi qui le caractérise mais aussi ses charmes ambigus.
S’est attendri d’autres lieux divisés : Berlin, Jérusalem, Nicosie… A aimé passionnément la femme et la musique.
Noua de grandes amitiés par-delà les frontières (Cortazar, Sciascia, del Castillo, Vassilikos, Debray, Ziegler, Kundera, Scarpetta, entre autres).
Eut des détracteurs amusants ou sinistres (leur nom ne dira rien à personne).
Ceux qui chez nous « vivent dans leur soulier, y font le ménage » (comme eût dit Michaux…) le trouvaient parfois narcissique dans la mesure, sans doute, où – hormis l’amour – seules les affaires de la planète l’intéressaient vraiment. Aimait aimer, détestait haïr, ne s’ennuyait jamais. L’un ou l’autre scandale involontaire. (Sciait volontairement la branche sur laquelle il n’avait même pas pris la peine de s’asseoir). Pourquoi le gout de la complexité et le respect des nuances passent-ils souvent pour une provocation ?
On prétend qu’il passa l’an 2000 en Palestine et disparut peu de temps après.
Mort prématurément (bien sûr).
Les bons offices (1974), Perdre (1984), Les éblouissements (1987), Une paix royale (1995), entre autres, racontent cela dans le détail – ou le préfigurent.
Lecteurs pressés et friands de minimalisme s’abstenir.
Pierre Mertens
Texte publié dans Le Carnet et les Instants n°100 (1997)