Thomas Owen : « J’ai cent ans » – 22 juillet 2010

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Thomas Owen

Ils sont trois : Gérald, Stéphane, Thomas. Ils se concertent.

Un seul personnage est né le 22 juillet 1910, à 11 heures du matin.

Aurait-il seul le pouvoir d’exister ? Docteur en Droit, meunier, critique d’art, romancier et conteur, lequel d’entre eux récoltera-t-il les fruits d’une carrière bien remplie ?

Travailleur par plaisir, il est surtout Stéphane Rey pour les milliers d’articles sur les peintres et les arts, publiés dans les journaux ou les catalogues. Il est Thomas Owen pour les nombreux volumes de contes et les quelques romans, que l’on qualifia de « fantastiques ».

Curieux de tout, collectionneur, il aime par-dessus tout les mots et la langue française, quand il est lui-même.

De son mariage en 1933 avec Juliette Ardies, tous témoignent, enfants – Colette et Jean-Gérald –, petits-enfants – 7 d’après les registres d’état civil –, et déjà arrière-petits-enfants – 7 en 1997 –, tous donc certifieront tirer lignée de Gérald Bertot.

Ce « trio fantastique » aime la nature, la mer, la rivière, les oiseaux, la compagnie des femmes. « Homme du passage », il sait néanmoins qu’ « il y a des jours où on n’arrive pas à comprendre qu’on est un autre homme que celui de la veille ». Pour lui, « la supériorité incline à l’indulgence ». Mais il a horreur du mensonge, de l’imposture, du non-respect de la parole donnée.

Il ne se fait pas d’illusion sur la pérennité de son souvenir.

L’essentiel, après tout, est de quitter la vie, le moment venu, en remerciant le Ciel des chances accordées pour la réussir.

Thomas Owen


Texte publié dans Le Carnet et les Instants n°100 (1997)