Thierry Van Hasselt est le lauréat du Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée pour son ouvrage Vivre à Frandisco, réalisé avec la contribution de Marcel Schmitz, artiste outsider, créateur de la ville imaginaire « Frandisco ».
Doté de 10.000 €, ce Prix a pour objectif de saluer le travail d’un auteur, ou d’un collectif, ayant à son actif un ouvrage paru l’année du prix ou l’année qui précède. Le prix est décerné par la Ministre de la Culture, sur proposition de la Commission d’aide à la bande dessinée.
La Commission a salué un ouvrage original et innovant, qui prend en compte l’apport créatif des artistes outsiders dans le respect de ceux-ci. Elle a également mis en exergue le travail d’édition de long terme mené par Thierry Van Hasselt au sein du collectif éditorial « le Frémok ». Au fil des années, ce collectif a permis à de nouvelles générations d’auteurs de se faire connaître. Le résultat le plus visible de ce travail est le Prix du meilleur album (Fauve d’or) reçu à Angoulême en janvier 2017 par Éric Lambé et Philippe de Pierpont pour Paysage après la bataille. Enfin, la Commission a aussi souligné la capacité de Thierry Van Hasselt à inscrire son travail de création et d’édition en bande dessinée dans une vision pluridisciplinaire, d’exposition, de performances. On mentionnera notamment, pour le projet Vivre à Frandisco, une collaboration exemplaire avec le Centre « La Hesse » de Vielsalm.
Lire aussi : Paysage après la bataille dans Le Carnet
Le Prix Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée a été remis au lauréat ce 1er septembre dans le cadre de la première édition des Prix Atomium, récompenses destinées aux bédéastes et attribuées en marge de la Fête de la BD de Bruxelles. Ces Prix partent d’un constat : la création BD s’est fragilisée ces dernières années. Il est souvent devenu difficile, pour les professionnels, d’en vivre correctement. Les Prix Atomium sont, dans leur majorité, des prix en espèces qui permettront aux lauréats de financer leur travail.
Les autres Prix Atomium :
Prix Raymond Leblanc de la jeune création
Le Prix va à Hélène Aldeguer pour Saïf.
À découvrir : le blog d’Hélène Aldeguer
Le Prix. Le Prix Raymond Leblanc a été créé il y a dix ans par la Fondation Raymond Leblanc, dont l’objet est de faire connaître, rassembler et conserver l’ensemble du patrimoine culturel constitué par Raymond Leblanc, fondateur, entre autres, du journal « Tintin », des Éditions du Lombard, de l’agence de publicité Publiart et des studios de dessins animés Belvision.
La dotation. 20.000 euros en espèces ainsi qu’un contrat des Editions Futuropolis.
La lauréate 2017 recevra la somme de 10.000 euros avec le soutien de la Commission Communautaire française (COCOF), prix remis par la Ministre de la Culture Fadila Laanan. En outre, elle se verra offrir un contrat d’édition de son ouvrage chez Futuropolis, contrat assorti de 10.000 euros, définitivement acquis, en avance sur tous types de droits d’auteurs.
L’avis du jury. Le projet d’Hélène Aldeguer, Saif, s’attache à raconter la vie de ce jeune Tunisien, de sa famille et ses amis dont le quotidien est bouleversé par les événements de l’année 2013. Deux ans après la « Révolution de Jasmin », considérée comme le «succès du Printemps arabe », l’auteur raconte de l’intérieur comment cette jeunesse tunisienne qui a porté cette révolution est touchée par la pauvreté, le chômage, la répression policière alors que les tensions politiques et la tentation sécuritaire sont particulièrement fortes. Sur plus de 140 pages en noir et blanc, Hélène Aldeguer nous fait découvrir la dure réalité, parfois trop vite survolée, de cette jeunesse tunisienne avec empathie et un souci de précision documentaire remarquable.
Prix Spirou de l’aventure humoristique
Le Prix est attribué à Nols pour Pebble’s Adventures.
Le Prix. Le Prix Spirou de l’aventure humoristique est un concours de BD destiné à récompenser l’auteur/les auteurs d’un récit de 44 pages d’aventure humoristique, dans la tradition des grandes séries publiées dans le journal Spirou depuis sa création en 1938.
La dotation. 15.000 euros en espèces et une publication dans le journal SPIROU.
L’avis du jury. Le pitch était original, le concept excitant, il y a un vrai défi scénaristique pour mener ça à bien et le graphisme nous semblait frais, ultra lisible et agréable. De plus, l’auteur n’est pas un vieux pro. Car même si le Prix Atomium Spirou est ouvert à tous, son but est quand même de trouver de nouveaux auteurs. Nous avons d’ailleurs reçu des projets de gens très différents : gamins, amateurs, pros. Et d’autres auteurs ont retenu notre attention ; nous allons donc les contacter pour essayer de travailler avec eux. Bref, c’est une première fois plutôt encourageante. Et on oubliait de dire que le choix a été fait à l’unanimité des membres de la Rédaction !
Prix Atomium de Bruxelles
Le Prix va à Frank Pé et Zidrou pour La Lumière de Bornéo (Éditions Dupuis)
Le Prix. Nouveau prix créé cette année, le Prix de Bruxelles, remis par Monsieur Rudi Vervoort, le Ministre-Président de la Région bruxelloise, récompense un auteur qui a su mettre en avant Bruxelles dans son travail.
La dotation. 7.500 euros en espèces.
L’avis du jury. Le choix s’est imposé d’évidence pour la première de ce prix Atomium de Bruxelles : le Spirou de Frank Pé et Zidrou, paru dans l’année écoulée. L’image de la Ville y transparaît partout, interprétée avec toute la sensibilité de ses auteurs. Les lieux représentés ne sont pas de simples clichés photographiques de Bruxelles. L’histoire sert de cadre à la ville, mais Bruxelles n’influence pas le scénario. L’histoire aurait pu se dérouler n’importe où. Le choix des auteurs de montrer Bruxelles est donc délibéré : les quartiers historiques animés du centre-ville, des zones périphériques, touristiques ou même le quartier européen. La lumière de Bornéo n’est donc pas une BD sur Bruxelles, mais une BD qui vit à Bruxelles. Raisons pour lesquelles le jury s’est prononcé à l’unanimité.
À lire : Frank Pé par delà les cases (C.I. 190)
Prix Prem1ère du roman graphique
Le Prix est attribué à Thierry Murat pour Etunwan, celui qui regarde (Éditions Futuropolis).
Le Prix. La RTBF (Radio-Télévision belge de la Communauté française) a lancé en 2017 ce nouveau prix, récompensant un genre en phase avec les auditeurs de la PREM1ÈRE. Sur base d’une liste de finalistes établie par les journalistes spécialisés en bande dessinée de la RTBF, un jury (composé d’auditeurs, de libraires et de personnalités de la RTBF) a été appelé à désigner l’ouvrage lauréat.
La dotation. 20.000 euros en espace publicitaire, ainsi qu’une forte présence rédactionnelle.
L’avis du jury. Véritable coup de cœur du jury, cet ouvrage correspond en tous points au format et à la démarche que le prix du roman graphique La Première/RTBF aura pour mission de mettre en avant. Remarquablement documenté pour soutenir une épopée historique et romanesque formidablement bien écrite et crédible, ce faux biopic a séduit par sa richesse graphique à la fois simple, sophistiquée, réaliste et poétique et qui arrive à se renouveler malgré les contraintes que s’est imposé l’auteur pour s’immerger visuellement au cœur de son sujet : des plaques photographiques dans l’Amérique des années 1860.
Prix Cognito de la BD historique
Le Prix récompense Catel et Bocquet pour Joséphine Baker (Éditions Casterman).
Le Prix. Le Prix Cognito de la BD historique est remis par la Fondation Cognito et récompense la meilleure bande dessinée à caractère historique. La Fondation privée Cognito a pour vocation de faire découvrir ou redécouvrir l’histoire à travers la bande dessinée. Elle organise ce concours pour couronner les auteurs qui auront su, au travers d’un ouvrage, mettre en lumière une partie du passé.
La dotation. 3.000 euros en espèces.
Prix Le Soir de la BD de reportage
Le Prix couronne Guillermo Abril et Carlos Spottorno pour La Fissure (Éditions Gallimard).
Le Prix. Le quotidien belge Le Soir est, depuis toujours, le journal de référence en matière de bande dessinée. Il a décidé, avec ce nouveau prix, de récompenser l’ouvrage qui, chaque année, traitera le mieux du monde qui nous entoure sous la forme d’un reportage en bande dessinée.
La dotation. 20.000 euros en espace publicitaire, ainsi qu’une forte présence rédactionnelle.