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L’astre Léonard de Vinci

Daniel Salvatore SCHIFFER, Divin Vinci, Léonard de Vinci, L’Ange incarné, Erick Bonnier, 2019, 405 p., 22 €, ISBN : 978-2-36760-169-4

À l’occasion du 500ème anniversaire de la mort de Leonardo da Vinci, le philosophe et écrivain Daniel Salvatore Schiffer, grand spécialiste du dandysme, interroge l’œuvre, la vie, la pensée de celui qui incarne l’humanisme de la Renaissance. Peintre, sculpteur, architecte, poète, ingénieur, inventeur, philosophe humaniste… c’est sous l’angle de l’universalité de son génie que Daniel Salvatore Schiffer appréhende l’astre Léonard de Vinci. S’appuyant sur les écrits de l’artiste — son Traité sur la peinture, ses Codex, carnets, journaux souvent rédigé dans une écriture spéculaire … —,  revisitant l’œuvre (La Joconde, La Cène, La bataille d’Anghiari, Léda et le cygne, Bacchus, Saint jean Baptiste…), Divin Vinci, Léonard de Vinci, L’Ange incarné explore la synthèse des arts et des sciences mise en œuvre par celui qui, faisant de la peinture une « cosa mentale », une chose mentale, la dotait, par-delà sa fonction esthétique, d’une fonction cognitive. « Dessiner, c’est connaître » écrivait-il. Loin de s’en tenir à la seule étude des influences ayant marqué Vinci (pensée platonicienne, néoplatonisme, apprentissage de la peinture avec Andrea del Verrocchio…), Daniel Schiffer montre les inventions techniques et esthétiques qui en font le lointain précurseur des impressionnistes (la fameuse innovation picturale du sfumato), ou des préraphaélites et des symbolistes (la figure de l’androgynie). Continuer la lecture

« Tu sais que tu es… dandy comme Bowie »

Daniel Salvatore SCHIFFER, Petit éloge de David Bowie. Le dandy absolu, Éditions François Bourin, 180 p.

Le 10 janvier 2016, quand est tombée la nouvelle du décès de David Bowie, des millions de personnes à travers le monde ont senti qu’elles perdaient un proche. Chacune d’entre elles avait son Bowie : le punk émacié ou le beau gosse stylé, le mâle à l’irrésistible regard vairon ou l’androgyne outrageusement maquillé, le rouquin flamboyant ou le blond aryanisé, le musicien ou l’acteur, la bête de scène ou la star de clip ; il y a les fans qui ne jurent que par Ziggy Stardust et voient advenir la corruption de leur idole avec le star system au mitan des années 70, ceux qui larmoient en entendant à la radio ses succès plus commerciaux sur lesquels ils se sont déhanchés, de Let’s dance à China girl, enfin ceux qui l’ont découvert sur le tard, alors qu’il était déjà un « classique ». Continuer la lecture