L’association de mécénat privé Spes décerne chaque année des bourses de 5.000 euros pour aider des plasticiens, musiciens, écrivains, poètes, créateurs textiles à réaliser un projet de création ou de perfectionnement leur permettant d’avancer dans leur carrière. Parmi les sept bourses décernées cette année, trois reviennent à des écrivains.
Véronique Bergen, écrivain et philosophe
Docteur en philosophie, elle est l’auteur d’essais, de poèmes et de romans souvent attachés à des personnalités, tels Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent (Denoël) et Marilyn, naissance année zéro (Al Dante), tous deux finalistes du prix Rossel.
Grâce à la bourse, elle se consacrera à l’écriture d’un roman autour de la Renaissance italienne à travers la figure de Jérôme Cardan, mathématicien, philosophe, médecin du XVIème siècle. Nullement un roman historique mais une mise en voix d’un homme écartelé entre humanisme et occultisme, d’une époque divisée entre raison et pulsions, élan vers les arts et les sciences et obscurantisme de l’Inquisition.
Frédéric Dambreville, écrivain, peintre et graveur
Son parcours est marqué par la cohabitation de l’art et de l’éducation menés parallèlement. Il y a 5 ans, il a entamé un travail documentaire et de témoignages sur un aspect de la « guerre aux enfants » menée par les nazis, qui est le sujet de son livre en cours d’écriture.
Avec la bourse, il finalisera l’écriture de son livre-enquête intitulé Les Disparus de Gatti de Gamond, qui rend compte d’une rafle d’enfants juifs cachés au pensionnat laïc Gatti de Gamond à Bruxelles en 1943 et déportés à Auschwitz-Birkenau. Plus qu’une restitution historique, c’est une vision d’artiste, singulière, tenace et originale que l’auteur livrera et illustrera par des gravures.
Nicolas Grégoire, poète
30 ans, ce jeune poète, instituteur primaire au Rwanda, a déjà publié quelques recueils dont d’être et de tête (Le Taillis Pré) et face à/morts d’être (Centrifuges). Il a reçu le Prix Lockem de l’Académie royale de langue et de littérature françaises et le Prix de la Biennale Robert Coffin.
Avec la bourse, il tentera d’apporter une réponse à cette question, pour lui, essentielle : « Comment la poésie peut-elle tenir face à l’horreur du génocide rwandais et, au-delà, de tous les massacres et violences de par le monde ? ». Comment dire ? Pour qui ? se demande inlassablement le poète qui entend pour cela « bouger, rencontrer, parler, pour tenter de percevoir un peu ».
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Isabelle Morlet : 0476 26 07 63