En 2019, le Mundaneum remet en avant le travail de l’un de ses fondateurs et père de la
documentation moderne, Paul Otlet, à travers l’exposition L’inventaire infini, qui s’ouvrira le 7 avril.
L’inventaire infini abordera l’une des collections du Mundaneum composée de plus de 8000 panneaux : l’encyclopédie universelle du Mundaneum. L’exposition ambitionne, sous le commissariat de Denis Gielen (Directeur du Mac’s) de restituer les découpages du monde imaginés par Paul Otlet : le temps, l’espace et les choses. Oeuvres graphiques à part entière, ces panneaux forment un atlas de la connaissance à la fois synthétique, représentatif et rapidement compréhensible. Ces schémas avaient une ambition éducative et jouaient un rôle important dans la diffusion des savoirs et le partage de connaissance rêvé par Paul Otlet. Parce qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours, Otlet simplifiait le monde par ses schémas et rendait la connaissance abordable pour tous.
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Qui est Paul Otlet?
Paul Otlet (1868-1944) fonde avec Henri La Fontaine l’Institut international de bibliographie en 1895. Rapidement, il élargit son champ d’action au-delà de la bibliographie et accomplit une oeuvre originale dans des domaines aussi diversifiés que la bibliographie, la photographie, la schématique, l’encyclopédie ou la documentation (dématérialisation). Ce travail et son célèbre Traité de la documentation (1934) l’amèneront à être considéré comme le père de la documentation moderne. Épris d’innovations, il anticipe avant la Deuxième guerre mondiale l’arrivée d’internet. Animé par des idéaux pacifistes, utopiste, il travaille également à construire une société idéale et conçoit, notamment avec l’aide de Le Corbusier, un projet de cité mondiale.
L’Atlas universel
Otlet a dessiné des milliers de schémas tout en réfléchissant à l’organisation de la connaissance. Ses papiers personnels abondent de ces schémas assortis de notes griffonnées. C’est par un processus de visualisation, ainsi que l’appelle Rudolf Arnheim, un processus de “pensée visuelle“, qu’Otlet étoffe des concepts particuliers de pensées. Dans ses notes autobiographiques, Otlet explique : “Je remarque que je dois dessiner certaines idées, certains graphiques. Et les mouvements du dessin sont dans mon esprit : un cercle, un triangle, une ligne“.
Dans ces schémas, il mêle les éléments symboliques, iconographiques et géométriques de notes textuelles rédigées dans un langage métaphorique difficile à comprendre par le profane. Certaines figures – telles que la sphère, le pyramide et le réseau – reviennent si souvent dans ses dessins qu’elles deviennent ce que j’appellerais des “métaphores mortes“ : des métaphores tellement investies de significations multiples et d’associations personnelles qu’elles ne révèlent plus le concept initial qu’elles représentent.
En pratique
Du 7 avril au 15 septembre 2019
Mundaneum
Rue de Nimy, 76
7000 Mons
Entrée : 7€/ 5€/ 2€
Mercredi – vendredi : 13h-17h
Samedi – dimanche : 11h-18h