C’est l’ultime étape du décret relatif à la protection culturelle du livre voté par le Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles à l’automne 2017 : la tabelle disparait le 1er janvier 2021. Pour les livres publiés à partir de cette date du moins.
Le décret
Souhaité par tout le secteur, le décret sur la protection culturelle du livre voté en 2017 prévoit une régulation du prix du livre : un prix « unique » pour un même livre, quel que soit son lieu de vente. Les réductions qui peuvent être accordées aux particuliers lors de l’achat d’un ouvrage sont plafonnées à 5%, protégeant les librairies de la concurrence des géants du web ou de la grande distribution.
L’autre grand volet du décret est la disparition de la tabelle, c’est-à-dire le surcoût de 12 à 15% appliqué par les distributeurs Dilibel et Interforum Benelux sur les livres publiés en France et vendus en Belgique. Ce supplément, censé couvrir les frais de douane et de change, est toujours appliqué alors que France et Belgique sont passées à l’euro en 2002. Le décret de 2017 instaure une disparition progressive de la tabelle : limitée à 8% en 2019, à 4% en 2020, elle disparait en 2021. Avec des nuances toutefois.
Les livres concernés sont en effet ceux qui sont publiés à partir du 1er janvier 2021. Les ouvrages parus auparavant seront toujours écoulés au prix tabellisé.
Une nouvelle ère
Réclamée depuis longtemps, la disparition de la tabelle est une étape importante : désormais, les livres vendus dans les librairies de Wallonie et de Bruxelles seront affichés au même prix que sur les sites internationaux de vente en ligne. Voilà qui devrait inciter lectrices et lecteurs à privilégier la librairie de leur quartier.
L’inquiétude existe toutefois. La disparition de la tabelle représente d’importantes pertes financières pour les deux distributeurs concernés, qui envisagent avec plus ou moins d’insistance d’interrompre leurs activités en Belgique. L’enjeu est de taille : ils représentent à eux deux environ 30% des livres vendus en Wallonie et à Bruxelles. Affaire à suivre, donc.