Jean-Louis MASSOT, Nuages de saison, photographies d’Olivia HB, Bleu d’Encre, 2017, 68 p.,12 €
Les suivez-vous parfois des yeux, ces Cumulus « Lourds comme des / Boules d’angoisse » ?
Regardez-vous comment « Des étoffes de Stratus / Cachent la lune et les étoiles » ?
Vous arrive-t-il de reconnaître là-haut « Des Cirrostratus / Comme de légères traces / Laissées par le pinceau / D’un peintre distrait » ? D’imaginer le message que porte peut-être, à notre insu, « Ce Cumulonimbus / Qui s’élève / Et se tortille / Au-dessus des derniers / Toits des maisons / Du village » ? D’attendre le moment où « Le soir venu / Les Altostratus / Ont commencé / À s’enlacer » ?
Avez-vous songé un jour, à voir des nuages disséminés, éparpillés, se rapprocher les uns des autres, s’assembler, qu’ils tentaient de se fondre « Pour n’en former qu’un / Et se sentir moins seuls » ?
Poète, éditeur (il a créé la maison d’édition Les Carnets du Dessert de Lune en 1995), Jean-Louis Massot, dans Nuages de saison, nous rend sensibles à leur présence mouvante, lorsqu’ils glissent silencieusement, traversent le bleu du ciel, s’effilochent, se perdent à l’horizon. Et s’interroge : savent-ils leur destination ?
Les photographies d’Olivia HB, d’une mystérieuse beauté, épousent et prolongent la méditation rêveuse des poèmes.
À nous de redécouvrir l’art de regarder les nuages…!
Francine Ghysen