Liliane SCHRAÛWEN et Yannick ZIEGLER, Dictionnaire de citations pas comme les autres, Renaissance du livre, 2017, 448 p., 14,90 €, ISBN : 978-2507055240
On peut imaginer que, dans la vie de deux enseignants passionnés de littérature comme Liliane Schraûwen et Yannick Ziegler, la fréquentation des textes des auteurs classiques ou non, renommés ou non, amène son lot de petites phrases épinglées au gré de leurs lectures. Des phrases qui surgissent comme la quintessence d’une scène, d’une narration, d’un constat, d’une réflexion, d’une émotion. On imagine que ces citations ont pu servir de point de départ à une dissertation plus ou moins scolaire, mais surtout à plonger ceux et celles qui les reçoivent dans une forme de méditation, comme une invitation à un moment de petite philosophie au quotidien. Cette anthologie se veut aussi dictionnaire et regroupe les deux mille citations élues et même davantage selon des thèmes classés par ordre alphabétique. Un Dictionnaire de citations pas comme les autres bien pratique quand on veut placer une référence lors de la rédaction d’un texte sur un sujet donné.
Trois autres particularités à noter : d’une part, la plupart des auteurs sont issus du 21e siècle ; d’autre part, si nombre d’entre eux viennent de France, pas mal appartiennent à la littérature belge de langue française. Si donc nous croisons des noms comme Jacques Attali, Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, Christian Bobin, Philippe Claudel, Marguerite Duras, Romain Gary, J.M.G. Le Clézio, Yann Moix, Jean d’Ormesson, Daniel Pennac, Claude Roy, on épinglera également la Belge Amélie Nothomb, mais aussi ses compatriotes Jean-Baptiste Baronian, Henry Bauchau, Daniel De Bruycker, Vincent Engel, Bernard Gheur, Pierre Mertens, Colette Nys-Mazure, Éric-Emmanuel Schmitt, Georges Simenon, Raoul Vaneigem, Henri Vernes… Enfin, une bonne moitié d’occurrences sont issues du patrimoine littéraire mondial.
Ces citations étonnent, amusent, suscitent la réflexion avec un sens aigu de la formule. Ce dictionnaire pas comme les autres permettra à chacun de ses lecteurs de compenser un reproche que se fit André Gide dans les années 1940 :
Je me reproche de n’avoir pas, au jour le jour, transcrit sur un carnet spécial les phrases glanées au cours de mes lectures, qui méritaient de retenir l’attention, dont je voudrais me souvenir pour pouvoir les citer au besoin.
Michel Torrekens