Lundi 25 juin, les professionnels du livre, les journalistes et les curieux étaient conviés à la présentation des statistiques des marchés du livre en Belgique francophone et des bilans des instances d’avis du secteur des Lettres et du Livre pour l’année 2017. La séance s’est conclue par une conférence de Tanguy Habrand – auteur, avec Pascal Durand, de la somme Histoire de l’édition en Belgique XV-XXIe siècle (Impressions nouvelles) – autour des perspectives de l’édition belge francophone aujourd’hui.
Les statistiques du marché du livre de langue française en Belgique
Une précision tout d’abord : les chiffres récoltés par cette étude de l’Adeb soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles ne tiennent pas compte des achats effectués sur les plateformes de vente en ligne à l’étranger, comme Amazon. C’était déjà le cas des études similaires réalisées les années précédentes : les comparaisons réalisées restent donc éclairantes.
L’étude des statistiques de 2017 révèle une stabilisation du marché depuis 2014, alors qu’il avait connu une forte baisse entre 2010 et 2014. Un quart des livres vendus en Belgique sont publiés par des éditeurs belges, soit une part de marché stable elle aussi.
Plus précisément, le marché du livre de langue française en Belgique a représenté un chiffre d’affaires de 242.671.000 euros en 2017. Ce chiffre, stable donc par rapport aux années précédentes, cache toutefois quelques nouvelles moins agréables pour le secteur. 2017 était tout d’abord une « année Astérix » : le dernier album du guerrier gaulois a généré à lui seul des ventes énormes qui impactent profondément les chiffres de l’année et masquent les diminutions dans d’autres secteurs.
Par ailleurs, alors que le chiffre d’affaires est stable (et même en légère hausse) par rapport à 2016, le nombre de livres vendus est quant à lui en augmentation, ce qui signifie que le public se tourne plus souvent vers des livres moins chers (en particulier des livres de poche) et chaque lecteur réserve en moyenne moins d’argent à ses achats de livres que précédemment.
Si les ventes de livres en Belgique ont enregistré des chiffres globalement satisfaisants en 2017, la littérature générale se porte quant à elle moins bien. La bande dessinée, qui se taille traditionnellement une large part dans les ventes, enregistre une augmentation de 6,9% en 2017, tandis que les grands formats en littérature reculent de 5% pour – une chute que ne compensent pas les 6,7% de hausse des ventes du livre de poche.
Bonne nouvelle par contre pour les libraires, qui consolident largement leur place parmi les canaux de commercialisation du livre. Les librairies de premier niveau enregistrent ainsi 50,7% des ventes (augmentation de 1,1% par rapport à 2016), tandis que les libraires de deuxième niveau (les points presse vendant aussi des livres) connaissent une augmentation de 6,9 %.
Lire aussi : Le marché du livre de langue française en Belgique (données 2017)
La production de livres par les éditeurs belges francophones
Le chiffre d’affaires des éditeurs belges francophones augmente pour l’année 2017, passant de 249.530.000 euros en 2016 à 266.130.000 euros en 2017 (cessions de droits comprises).
Cette augmentation se concrétise tant sur le marché national (37,5 % du chiffre d’affaires) qu’à l’export (62,4 % du chiffre d’affaires), et concerne à la fois le numérique et le livre papier.
Cette hausse ne concerne toutefois que la BD, le livre scolaire et les sciences humaines. Les autres types de livres stagnent ou régressent. La littérature générale ne représentée que 0,12 % du chiffre d’affaires global.
Lire aussi : Statistiques de production du livre belge de langue française (données 2017)
Les chiffres du livre numérique
Contrairement aux autres enquêtes, les chiffres du numérique portent sur l’année 2018.
Parmi la population lectrice, le pourcentage de personnes lisant en numérique augmente légèrement d’année en année (51 % contre 48 % en 2017 et 46 % en 2016). Les lecteurs qui lisent exclusivement en numérique sont toutefois rares, puisque 44 % des lecteurs lisent à la fois du numérique et de l’imprimé.
Les lecteurs lisent en moyenne 7 livres numériques par année.
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