
La rétrospective de l’année littéraire belge avec le Top 3 des chroniqueurs. Aujourd’hui : le choix de Samia Hammami.
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La rétrospective de l’année littéraire belge avec le Top 3 des chroniqueurs. Aujourd’hui : le choix de Samia Hammami.
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Goele DEWANCKEL (images) et Caroline LAMARCHE (textes), La Poupée de Monsieur Silence, FRMK, 2018, 56 p., 19€, ISBN : 9782390220121
La Poupée de Monsieur Silence, c’est d’abord un objet que l’on découvre en l’examinant sous tous les angles. Le livre, superbement soigné, subjugue par sa conception. Sa jaquette est déjà une œuvre en soi : la palette intérieure se décline, de gauche à droite, à travers de gros nuages bordeaux, rouges, canard, marron, qui prennent peu à peu la teinte de différents bleus, électrique, clair et cyan. Ce mouvement d’éclaircissement et de refroidissement est en parfait accord avec la partie de la couverture en vis-à-vis : en première, des feuilles de chêne noires, verticales, sur fond violet ; en quatrième, ces mêmes feuilles, cette fois désordonnées, nervurées et ondulantes, oranges sur ocre. Et lorsque l’on revient en arrière – car pourquoi ne pas commencer par le commencement, lecteur empressé ? – c’est la jaquette extérieure densément colorée qui happe l’admiration. Elle recèle toute l’atmosphère du livre : de subtiles dissonances, alourdies par le poids d’une fausse gaité d’autant plus manifeste qu’elle s’inscrit dans une perspective ascensionnelle (soutenue par le format longiligne de la publication). L’on perçoit instinctivement un malaise, l’on est intrigué. Dire que l’on n’a même pas encore tourné la première page… Continuer la lecture