Kenny OZIER-LAFONTAINE et Vincent LEFÈBVRE, Bulles (stripoétiques), Maesltröm, 2017, 86 p., 10 €, ISBN : 978-2-87505-284-1
On peut toujours bougonner. Déplorer, par exemple, que, de nos jours, la poésie soit, plus que jamais, le parent pauvre de la littérature. Soit, plus que jamais, victime des clichés ayant cours dans les médias et dans l’esprit de ses lecteurs potentiels, etc.
Cinéaste, dessinateur, jeune pataphysicien exilé en Belgique, le poète Kenny Ozier-Lafontaine, Paul Poule sur les réseaux sociaux, possède plusieurs voix, toutes remarquables. L’une court sur les pages paires des Billes que voici, une autre, en regard (et en italique), semble lui répondre, dans les échos d’un contrechant. De quoi parlent-elles? De l’oiseau, de la pierre, de l’arbre, de la neige, de leurs questionnements et de leurs savoirs, de leurs difficultés d’être et de leurs limites. Leur dialogue s’achèvera de manière chorale, dans un feu d’artifice où culminent l’angoisse, les miroirs, la fantaisie et ses couleurs. Le poète, « né cassé, avec un œil à la place du cœur », s’y étonne que « les nuages ont été déposés à l’envers dans le ciel pour ne pas tomber », que « le vent souffle pour éloigner les oiseaux, mais nous ignorons de quoi » ou encore qu’il faille « découdre la neige, avec les doigts, avec le ciel ». Continuer la lecture →