L’atout cœur à l’heure adolescente

Alexandre VAN HOECKE, Le valet de cœur, Ortheuville, Memory, coll. « Jeunes auteurs », 2015, 13 €

CouvertureAlice vient de souffler ses dix-sept bougies lors d’une fête surprise entourée de famille et amis et termine tout juste son année scolaire. Comme les adolescents que nous avons tous été, elle oscille entre quelques restes d’absolue candeur enfantine et les questionnements existentiels propres à son âge, avec les proportions, tantôt justifiées, parfois démesurées, qu’on pouvait, à l’époque, leur attribuer : les amours, les jugements, les drames invraisemblables, l’image de soi que peuvent renvoyer les autres. Comme les adolescents de notre époque, elle se réfugie dans sa chambre souvent, est un peu secrète face à ses parents, recule subitement face à la possibilité d’une première fois un peu forcée, parle de dépression à cause d’un savon passé, parcourt frénétiquement son fil Facebook et discute, via la toile, avec ses copains de l’école.

Je passais beaucoup de temps dans ma chambre […]. C’était mon cocon, mon abri, mon bunker anti-tempête. Je pouvais m’y ressourcer en paix. Ecouter de la musique à fond dans mon casque. Jouer de la guitare trop fort.

Et puis un soir de sortie cinéma, tout bascule. Alice s’évanouit dans la rue et se réveille séquestrée dans une pièce en sous-sol, maltraitée par un ravisseur dont elle n’ose pas déchiffrer le regard. Tout au long de l’épopée et jusqu’à la délivrance (et la solution), Alice songe à différentes hypothèses quant à l’identité de l’homme cagoulé, certaines plus vraisemblables que d’autres. Alice découvre la vérité et ne s’attendait pas à ça… Le lecteur encore moins.

Chaque chapitre commence par une parole de chanson, ritournelles symboliques – ça aussi, on connaît –  qui prennent un sens tout particulier face aux ressentis du moment. Le roman, écrit par un adolescent[1], saura ravir et intriguer les jeunes de la même génération qui s’y reconnaitront.

Victoire de CHANGY

[1] Le valet de cœur d’Alexandre Van Hoecke est édité par la fondation Laure Nobels, qui finance la publication et la promotion d’œuvres littéraires en français, écrites et soumises par de jeunes auteurs belges âgés de 14 à 18 ans et de 19 à 23 ans accomplis.