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Marc MENU, Petites méchancetés sans grandes conséquences, nouvelles, Louvain-La-Neuve, Quadrature, 2015, 82 p., 10 €/ePub : 6.99 €

petitesmechancetesTitre bien frauduleux que celui-là. Du moins sur un point : celui des conséquences. Car soyez convaincu(e) que les petites méchancetés qui sont étalées dans cet ouvrage sont pourvoyeuses de grandes conséquences.  Le genre de conséquences qui dans la plupart des cas peuvent être taxées de « fatales ».

Marc Menu propose, à travers ces petites méchancetés, de très courtes narrations qui sont autant de règlements de comptes avec la femme, l’homme, le couple, l’humanité ou la divinité. Le message principal, semble-t-il, est que tout a une fin. La multiplication de ces menus récits[1], concentrés sur eux-mêmes et dont le début est par définition proche de la fin, confère la forme parfaite à ce fond.

Et la boucle est souvent vite bouclée pour les personnages de ces histoires certes réduites, mais avec la manière,  l’auteur recourant par exemples à des figures comme la métonymie ou l’antithèse. Une ambiance pessimiste, mais pleine de panache au-delà de toute considération morale à l’image de cette « Genèse (suite et fin) » qui ouvre le recueil et le conclut dans la foulée :

Le huitième jour, dieu se réveilla.
-Quel rêve à la con, marmonna-t-il dans sa barbe – qu’il avait fort longue. Et il écrasa l’homme d’un doigt irrité.

De l’ironie, de la fatalité, autour d’une série d’atrocités présentées telles de petites mignardises, irrépressiblement tentatrices dans leur bel emballage, mais dont même le non diabétique devrait se méfier.

Laurence GHIGNY

[1] NDLR. Impossible de résister aux jeux de mots.