Émilie GÉRARD, Une si jolie couleur verte, Memory, 2018, 440 p., 23€, ISBN : 978-2-87413-284-1

Une si jolie couleur verte s’ouvre sur la vie quotidienne de quatre personnages vivant dans des endroits éloignés de la planète : il y a Adèle qui habite dans sa ferme en Ardèche avec ses trois enfants et s’occupe de ses chèvres et son fromage ; il y a Lucas, qui vit reclus dans son studio à Bruxelles, accro aux cigarettes et aux jeux vidéo, en marginal convaincu ;il y a Fukuo, un riche chef d’entreprise à Nagasaki qui gère ses succursales dans le monde et travaille avec son fils qui le déçoit ; enfin, il y a Jürgen, qui travaille à l’Observatoire Astronomique en Arizona et vit paisiblement avec Helen, la femme qu’il aime.
Rien n’est parfait dans ces vies, mais tout bascule lorsque Jürgen découvre un astéroïde de 42 kilomètres de diamètre quise dirige droit vers la Terre à une vitesse de 30 kilomètres par seconde. Passéle choc de la sidération, du déni et les recalculs pour s’assurer del’exactitude de la découverte, le verdict tombe : l’astéroïde va toucherla terre dans six mois et signer l’arrêt de mort de la race humaine.
Les astrophysiciens se voient dans l’obligation de prévenir les chefs d’état du monde entier, épreuve difficile car ces derniers sont persuadés qu’une solution est possible pour sortir de l’impasse. Ils exigent des propositions d’actions, mais le gros problème à gérer, c’est le manque de temps. Six mois pour préparer une tentative à la Armageddon, c’est trop court…
Lorsque l’annonce de l’apocalypse est officiellement annoncée par les médias, on assiste à un florilège de réactions humaines prévisibles : guéguerre entre les politiciens, émeutes, vols, suicides, arrêt de travail ou abrutissement dans le travail (pour les astrophysiciens, surtout), refuge dans les drogues ou les croyances religieuses, désertion des villes, apparition des rats, explosion du bénévolat…
Bref, les hommes manifestent ce qu’il y a de plus laid en eux (leur peur exprimée par la violence) ou de plus beau (décision de vivre leurs derniers moments intensément). Sur ce fond très contrasté, nous assistons au plus près aux réactions de nos quatre personnages face à l’annonce de leur mort prochaine. On sent leurs fragilités, on découvre leurs prises de conscience, on palpe leurs blessures, on espère qu’ils trouveront la paix avec leur passé…
Avec Une si jolie couleur verte, Émilie Gérard livre un roman assez réaliste car il est très documenté et nous interroge sur cette question : « Et si ça nous arrivait, que ferions-nous ? ». On regrettera toutefois quelques longueurs et plusieurs fautes d’orthographe et de typographie qui ternissent le plaisir de la lecture.