Dorothée CAILLE, Alors j’écris, Les mots qui trottent, 2018, 329 p., 9€, ISBN : 979-10-97325-22-0
Meredith se réveille dans une chambre d’hôpital à Londres. Une douleur aigüe martèle sa gorge. « Apparemment, tu ne pourras plus parler », lui annonce son frère. La nouvelle lui fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre. Elle soulève quelques souvenirs amers issus d’une enfance chaotique. Tout comme sa mère lorsque Meredith était enfant, sa voix l’a donc abandonnée. Avec elle, Meredith perd son emploi d’interprète, sa passion pour le chant et… son petit copain du moment.
Il lui reste Martin comme bouée à laquelle se raccrocher. Son frère, son phare dans la nuit, le seul être stable dans sa vie. Pour aider sa sœur à surmonter cette épreuve, Martin fait preuve de génie en mettant au point une innovation technologique. Un cadeau empoisonné qui attirera les mafieux en quête de profits et de vengeance… Heureusement, derrière les coups durs de la vie se cachent quelques moments de bonheur.
« Elle a toujours été mon moteur, une petite locomotive à laquelle je m’accroche et qui me donne force et créativité. Même si parfois, elle semble être un poussin sous mon aile, ou une petite désespérée en attente de Superman selon ton analyse, elle est d’un positif peu commun. Elle est toujours agréable, délicate, attentionnée et elle se couperait en quatre pour me faire plaisir. Elle est actuellement ce qui m’est le plus précieux et ça fait une vie que ça dure. C’est beau, non ?
Natalia marque un temps d’arrêt. Elle considère quelques secondes l’homme qui vient probablement de faire la plus belle déclaration d’amour jamais entendue. Comble de l’ironie, ce n’était pas destiné à une épouse ou une campagne. »
À travers l’histoire de Meredith et de son frère Martin, ce sont les relations fraternelles qui sont au cœur d’Alors j’écris, premier roman de Dorothée Caille. Il y a la fratrie qui est nourrie d’amour et celle qui est guidée par la haine. L’intrigue commence lorsque les deux se retrouvent intimement liées. Les méchants sont parfois plus proches de nous que ce que l’on imagine.
Avec un suspense subtilement dosé, beaucoup de tendresse et une touche d’humour, Dorothée Caille nous propose un roman particulièrement bien rythmé et fort en rebondissements qui se mue tantôt en récit de vie tantôt en thriller. Dès la première page, on se lie d’affection pour des personnages attachants aux caractères forgés par les difficultés de la vie.
Comme dans tout récit de vie, l’auteure n’a par ailleurs pas posé de point final. La vie des personnages n’est pas finie, leur histoire non plus…
Mélissa Rigot