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Redécouvrir Jean de Boschère, poète-imagier rare

Véronique JAGO-ANTOINE, Dire et (contre)faire. Jean de Boschère, imagier rebelle des années vingt, AML Éditions, coll. « Archives du Futur », 2017, 382 p., 28 €, ISBN : 9782507054939

jago antoineFigure quelque peu oubliée de nos lettres, Jean de Boschère (1878-1953) fut poète, romancier, essayiste, critique d’art, mais aussi dessinateur, graveur, peintre, sculpteur.

Personnage singulier, solitaire, révolté, s’inscrivant en marge des courants littéraires de son temps qu’il traversa sans y adhérer vraiment, il mena longtemps une existence itinérante.

Né à Uccle, vivant dès l’enfance en Flandre, il quittait la Belgique occupée en 1915 pour Londres où il se liait aux imagistes anglo-américains groupés autour d’Ezra Pound et de T.S. Eliot ; habiterait quelques années en Italie, « le Pays du Merle bleu » ; s’établirait en 1926 à Paris, où il côtoierait les surréalistes ; et achèverait sa route vagabonde à La Châtre, petite ville de l’Indre où il s’éteindrait en 1953. Laissant une œuvre aux accents très personnels, aux registres variés, admirée par Valéry et par Antonin Artaud, portée par la recherche d’un absolu spirituel.

À lireLes paons et autres merveilles de J. de Boschère

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Le regard de l’oiseau

Un coup de coeur du Carnet

Jean de BOSSCHERE, Les paons et autres merveilles, illustrations de Bernard DUHEM, Paris, Klincksieck, coll. « De natura rerum », 2016, 174 p., 17,50 €

bosschereEn 1924, Jean de Bosschère quitte Londres et s’installe non loin de Rome, sur la via Appia Antica. Il commence à rédiger Marthe et l’enragé qui paraît en 1927. En 1933, il publie Les paons et autres merveilles où il décrit les deux années de bonheur passées à Due Santi. Dans ce dernier livre, il n’évoque cependant jamais la rédaction de Marthe et l’enragée. Les deux textes sont d’ailleurs dissemblables. Autant Marthe est un roman sombre et dramatique, autant Les paons est solaire et heureux. Là où le premier roman décrivait la jeunesse de l’auteur en le dissimulant sous le masque de son personnage, le récit de 1933 est conduit par un je totalement assumé. Mais surtout le discours sur l’enfance change complètement entre les deux livres. Continuer la lecture