Mon éditeur et moi : Thomas Gunzig

Un Belge au pays des taureaux et des chevaux

thomas gunzig

Thomas Gunzig

Incroyable, mais vrai : Thomas Gunzig n’a jamais dû solliciter d’éditeurs pour être publié. Pourtant, son aventure littéraire commence de manière on ne peut plus banale : « Comme tous les ados torturés, j’écrivais de sombres textes. Vers 16-17 ans, j’ai terminé deux soit- disant romans que je n’ai jamais soumis à des éditeurs. Mais j’ai toujours souhaité être publié. Quand tu es un jeune homme de 15-16 ans, tu cherches ta place dans la société, la reconnaissance des jeunes filles qui n’en ont pas forcément à ton égard… J’avais plein d’idées naïves sur ce qu’est être écrivain et beaucoup de fantasmes sur cette activité. Cela me venait, je suppose, d’une espèce de volonté d’exister dans le monde. »

Prix de l’étudiant écrivain de Bruxelles

Les années passent, Thomas Gunzig continue à écrire et notamment des nouvelles. Survient, et il n’y en aura qu’un dans l’histoire de la littérature belge francophone, le concours de l’étudiant écrivain de la ville de Bruxelles organisé par Maxi-Livres, une chaîne de magasins qui a fait faillite depuis. Thomas, alors étudiant en sciences politiques, a 23 ans et suffisamment de nouvelles pour constituer un recueil, il l’envoie et… gagne. Le prix consistait en la publication du manuscrit par un éditeur français, Jacques Grancher, spécialisé dans les livres de vie pratique, de cuisine, de voyance, et quasi absent du paysage littéraire.

« J’étais jeune, naïf et impressionné. Jacques Grancher était sympathique avec moi, mais il m’a de suite prévenu qu’il n’avait pas les moyens de faire un travail éditorial et la promotion du bouquin. Il allait corriger les fautes d’orthographe et l’imprimer. C’était à moi de me débrouiller pour démarcher les libraires et faire connaître le livre. C’était presque du compte d’auteur chic, à part que je ne payais pas. Mais pour moi, ma carrière était lancée, j’allais devenir riche et célèbre ! » Il se charge donc de faire connaître ce premier livre, Situation instable penchant vers le mois d’août, en allant dans les librairies Libris, Tropismes et deux, trois autres. Il envoie le livre au journal Le Soir, « où j’ai eu un article ultra-mauvais. Ce bouquin n’a pas du tout fonctionné mais il a eu une petite vie. » Surtout, il lui permet de rencontrer Francis Dannemark, écrivain lui-même qui, à l’époque, organisait des rencontres littéraires, des nuits des lettres. C’est à cette occasion qu’il rencontre un écrivain français (dont il a oublié le nom depuis). Par pure sympathie, il propose de parler du jeune écrivain belge à Robert Laffont, grand patron de l’édition française décédé récemment. Celui-ci en touche un mot à l’une de ses divisions littéraires, Julliard.

Elisabeth Samama le contacte par téléphone et lui demandé s’il a quelque chose à publier. Il lui envoie une dizaine de nouvelles. Peu de temps après, Elisabeth Samama le rappelle et lui propose de retravailler ses textes avec lui. « Je suis parti pour Paris, dans le bel hôtel particulier dont disposent les éditions Julliard sur l’avenue Marceau. Cela me changeait des petits bureaux de Jacques Grancher, un peu rustiques. J’ai eu l’occasion de réaliser avec Elisabeth Samama  le meilleur travail éditorial de ma vie, même si j’ai rencontré beaucoup d’éditeurs par après. Elle a bossé comme je n’ai jamais vu un éditeur bosser sur des textes. Pour elle, il y avait moyen de monter d’un cran avec les textes que je lui avais envoyés. Elle avait passé des nuits dessus. Je me souviens que les feuilles sentaient l’odeur de cigarettes. Elle avait souligné, proposé des tas de choses. Durant une journée complète, dans son bureau, nous avons discuté de chaque page de chaque nouvelle, sans pression aucune de sa part. Elle n’a rien réécrit, mais il y avait des questions, des conseils, des éclaircissements, tous judicieux, qui ont apporté une plus-value à l’ensemble du recueil. Par exemple, elle a proposé que le personnage féminin de Mini Trip qui apparaissait dans quelques nouvelles revienne systématiquement, pour apporter une unité à l’ensemble. L’idée était excellente. Il y avait quelque chose dans le noir qu’on n’avait pas vu est sorti en 1997 avec la très dépouillée mais prestigieuse couverture des éditions Julliard. C’est à partir de ce moment que j’ai vu la différence entre un éditeur artisanal et une grosse machine qui a les moyens, comme Julliard. »

Le recueil de nouvelles bénéficie de critiques élogieuses, notamment dans le quotidien français Libération, et l’auteur est invité dans diverses émissions et manifestations littéraires.

Publication d’un parfait bilingue au diable vauvert

Pourquoi, dès lors, avoir pris un chemin de traverse et ne pas avoir poursuivi l’aventure Julliard pour aller Au Diable Vauvert ? Deux rééditions en format poche vont être à l’origine de ce changement d’édition. En effet, c’est à cette époque que les éditions J’ai Lu lance leur collection ‘Nouvelle Génération’, portée par « cette idée qui m’énerve un peu de rassembler des auteurs mordants, rock n’ roll. » Il y avait quelque chose dans le noir qu’on n’avait pas vu est donc reparu chez J’ai Lu, à l’initiative de la directrice de collection, Marion Mazauric.

Entre-temps, Francis Dannemark qui a pris la direction de la collection « Escales du Nord » aux éditions du Castor astral, lui demande s’il est possible de rééditer certaines de mes nouvelles. « Elles paraîtront avec quelques inédites sous le titre À part moi, personne n’est mort et c’est ainsi que j’entre au Castor astral, éditeur sympathique mais sans les lustres et les dorures de Julliard. Marion Mazauric reprendra également ce titre en J’ai Lu. Ceci dit, j’en avais un peu marre des nouvelles et je décide de me mettre à l’écriture d’un roman. C’est vrai que les recueils de nouvelles se vendent moins bien et que la presse s’intéresse beaucoup plus aux romans. Ceci dit, les recueils de nouvelles ont des durées de vie beaucoup plus longues que les romans, parce que ce genre se prête à toute sorte d’exercices qu’autorise moins facilement le roman, comme la lecture en spectacle, l’adaptation en court métrage, la diffusion radiophonique, etc. »

Pourtant, ses premiers éditeurs n’ont pas été effrayés à l’idée de publier d’emblée des nouvelles… « Non, mais ils précisaient quand même qu’ils attendaient un roman, même si cela n’a jamais été une condition pour publier les nouvelles. » Thomas Gunzig ne le sait pas encore à cette époque, mais sa « carrière » littéraire va prendre un fameux tournant, de façon tout à fait inattendue. Un beau jour, il reçoit un coup de fil de Marion Mazauric, qui l’invite à un déjeuner à Paris et lui annonce qu’elle va fonder sa propre maison d’édition : « Un truc hyper nouveau, très dynamique. Elle me demande quelle avance j’ai chez Julliard. Elle s’élevait à environ 60.000 francs belges. Et elle me propose le double. Sur le coup, considérant que je suis jeune, que je n’ai rien à perdre dans cette affaire, je lui donne le manuscrit du roman auquel je travaillais et elle accepte le bouquin, d’ailleurs un peu trop facilement selon moi. Ça m’aurait plu de me retrouver face à un interlocuteur plus offensif, plus ambitieux littérairement. »

gunzig mort d'un parfait bilingue

Le premier roman de Thomas Gunzig, Mort d’un parfait bilingue, paraît donc en 2001 sous une couverture au design noir sur fond rouge, sous le signe d’un diablotin ailé, dans un format intermédiaire. Une identité graphique forte signée Olivier Fontvieille, auteur des couvertures du Diable Vauvert. « J’aime beaucoup l’objet-livre, la couverture, les couleurs. On en discute aussi.  Nous pouvons donner notre avis sur base de propositions multiples. Je n’ai jamais été déçu par une de mes couvertures. Le papier au début ressemblait à du papier journal, mais cela commence à s’améliorer. »

Installée dans le département du Gard à… Vauvert, maison urbaine mais bio, entre marais et costières mais hyper-connectée, Au diable vauvert publie moins de trente titres par an, en littérature française et étrangère, dans des genres variés : documents, albums, musique, bandes dessinées, jeunesse et poésie contemporaine… Riche d’une soixantaine d’auteurs, d’une politique de catalogue exigeante et sélective, elle a publié 200 titres en dix ans, pour 520 000 exemplaires vendus depuis sa création en octobre 2000. On y perçoit l’influence de ce que les Anglo-Saxons nomment les pop-cultures (musique, cinéma, BD, littératures de genre, jeux video, esthétiques urbaines, séries), l’influence de la langue parlée et des nouvelles formes de l’écrit (argot, web, rap, chanson), l’influence des cultures étrangères… Une littérature des marges loin des salons parisiens. Pour lancer sa nouvelle maison d’édition, Marion Mazaurik  a également fait confiance à un autre jeune écrivain, Nicolas Rey, dont elle publie Treize minutes, Un début prometteur, Mémoire courte, qui reçoit le Prix de Flore. La jeune éditrice lance également son bébé en grande pompe, notamment dans Livre Hebdo.

Ce qui ne plaît guère à l’éditeur précédent de Thomas Gunzig: « J’ai reçu une lettre incendiaire du patron de Julliard, Bernard Barraut, ainsi qu’un coup de fil d’Elisabeth Samama qui, très fâchée, me dit que certains auteurs ressemblent décidément beaucoup à leur personnages. »

Cerise sur le gâteau, Mort d’un parfait bilingue reçoit le Prix Rossel. « Malheureusement, Le diable vauvert ne connaissait pas ce prix et ne rebondit pas, par exemple en ajoutant la bande annonce. Le livre sera indisponible dans les librairies pendant une dizaine de jours après la remise. Je crois que je suis le prix Rossel le moins bien vendu de l’histoire de ce prix. »

Éditrice et… toréador !

Plusieurs livres suivront au Diable vauvert : un recueil de nouvelles à nouveau, Le plus petit zoo du monde, couverture rose imitation peau de girafe, qui reçoit le prix des Éditeurs 2007, un roman, Kuru, couleur bleu nuit avec une triade de squales, et un roman gore illustré par les cauchemars graphiques de Blanquet : 10.000 litres d’horreur pure, modeste contribution à une sous-culture. Tout un programme. Au départ, il devait être publié aux éditions Estuaire, petite maison créée par Didier Plateau, longtemps président de la Foire du Livre de Bruxelles et par Régine Vandamme , elle-même romancière. Leurs livres se présentaient sous la forme de carnets de croquis et proposaient des récits illustrés par des dessinateurs prestigieux. Une vingtaine de titres seront publiés, puis Estuaire cessera ses activités avant que ne sorte le dernier roman en date de Gunzig. En attendant, Le Diable Vauvert est devenu sa maison de référence : « Ils m’ont fait totalement confiance, même sur 10.000 litres d’horreur pure, un bouquin pourtant inclassable. »

gunzig 10000 litres d horreur pure

Inclassable comme son éditrice, d’une certaine façon. Née dans une famille gardoise, cheveux gris acier, profil de conquérante, souvent vêtue de cuir, amatrice de musique sacrée, de rock, de BD et de cinéma de genre, Marion Mazauric fera pendant treize ans des va-et-vient entre Nîmes et Paris, où elle devient en 1987 adjointe du directeur littéraire de J’ai Lu, Jacques Sadoul, puis directrice littéraire en 1996. Avant de retourner dans sa région, au milieu des siens, animés par une même passion pour la… tauromachie. Les éditions Au Diable Vauvert décernent même le prix Hemingway à des nouvelles consacrées à cette discipline (www.audiable.com).  Leur siège est voisin des mas et des écuries. Son mari est picador. Elle-même est alguazil et a déjà mis à mort deux taureaux ! Un personnage. « La relation avec Marion Mazauric est très chouette, même si elle est toujours en sur-énergie, un côté qui me dépasse : elle fume cinq clopes à la fois, boit douze cafés, court partout, en permanence avec ses deux gsm. Mais, pour un auteur, c’est gai de voir quelqu’un qui se donne autant pour faire vivre ses livres. C’est le seul éditeur avec qui j’ai vraiment des relations d’amitié. Je vais dormir chez elle quand je vais en France, elle m’a présenté à ses copains toréadors, des gens de la Camargue. C’est un personnage fascinant. Son mari est un professionnel de la corrida. On n’imagine pas du tout une maison d’édition dans ce milieu. Son mari ne s’intéresse d’ailleurs pas beaucoup à ces guignols d’écrivains. » Toute cette énergie mise au service de sa maison d’édition amènera Thomas Gunzig à être traduit un peu partout dans le monde. « J’ai eu de belles traductions en russe, en italien, en tchèque, en coréen… En anglais, pas de chance, alors que Mort d’un parfait bilingue gagne le prix Club méditerranée qui consistait en une traduction aux Etats-Unis, un enfant est victime d’un tragique accident dans la piscine d’un de ces clubs et le prix ne connaîtra aucune suite. La traduction se fera, mais elle ne sera jamais publiée. Sinon, les traductions se négocient sans moi, lors d’un salon qui se tient en Allemagne. J’ai parfois eu quelques contacts, par exemple avec le traducteur allemand et les deux traducteurs tchèques que j’ai rencontrés plusieurs fois à Prague, ainsi que la traductrice russe qui est déjà venue plusieurs fois au Collège européen des traducteurs littéraires qui, chaque été, organise une manifestation au château de Seneffe. J’ai fait quelques voyages par ce biais, notamment à Moscou, où nous avons participé à des fêtes un peu bizarres. »

Et puis, il va avoir les honneurs de la collection Folio : « Cela se passe complètement par dessus ma tête. Ils ont aimé Mort d’un parfait bilingue, Kuru, Le plus petit zoo, et les ont publiés. Par contre, 10.000 litres d’horreur pure est un bouquin trop bizarre, inclassable et n’a pas été repris. Idem pour Assortiment pour une vie meilleure, qui mélange trop de choses. Je l’apprends chaque fois par un coup de fil de Marion, puis je reçois un petit paquet avec mes vingt exemplaires gratuits. »

Passer par le tatami pour éditer !

Thomas Gunzig a connu d’autres éditeurs, comme Stéphane Lambert, le créateur du Grand Miroir, passé depuis entre plusieurs mains, chez qui il publie plusieurs nouvelles. Il s’essaie aussi par deux fois au roman jeunesse chez Mijade. Mais Thomas Gunzig va être amené à vivre un épisode rocambolesque et probablement inédit dans l’histoire éditoriale. Souvenirs : « À l’époque, j’avais quitté la librairie bruxelloise Tropismes où j’ai travaillé quelques années et j’avais été engagé par un éditeur, Jean-Marc Dubray, qui venait de racheter les éditions Labor à Marie-Paule Eskénazi. Je me suis senti tenu de lui donner un manuscrit. C’est ainsi que Labor publie Carbowaterstoemp. Quelques mois après, il fait faillite. Dans cette situation, si un auteur veut récupérer ses droits, il doit le signaler via une lettre recommandée dans un délai défini que j’oublie d’envoyer à temps. Luc Pire décide de racheter Labor, après avoir racheté le Grand Miroir, et dit aux auteurs qu’il ne veut retenir personne. Or, je voulais publier l’intégrale de mes nouvelles au Diable Vauvert. Pour racheter mes droits sur Carbowaterstoemp, je lui propose d’abord 1000 euros, ce qui était énorme pour moi à l’époque, puis 2000 euros avec l’aide de mon éditrice, mais il n’accepte pas. Je commençais à envisager le recours à des avocats. Puis, je me souviens avoir lu un article où Luc Pire disait adorer les arts martiaux et qu’il faisait du taekwondo. C’était un soir, je regardais Rocky à la télévision, et j’ai l’idée de le défier dans un duel pour récupérer mes droits d’auteur. Mes amis me traitaient de fou, prétendaient qu’un homme d’affaires ne règlerait pas un contrat comme cela. Je lui envoie un mail et, chose étonnante, il accepte ! À une condition : que le combat se passe à la Foire du Livre de Bruxelles. Je me suis vite un peu entraîné et la rencontre a eu lieu, au cœur de la Foire et au milieu d’une nuée de journalistes. Je peux vous jurer que nous n’avons pas retenu nos coups et j’ai gagné. Je dois avouer que, sur le coup, il a été sport : il m’a laissé les droits. Respect. Nos relations qui étaient tendues sont devenues agréables. Cela reste un de mes tout grands souvenirs éditoriaux. »

gunzig assortiment pour une vie meilleureC’est ainsi que sort en 2009 Assortiment pour une vie meilleure, un fort volume de près de cinq cents pages, reprenant divers textes publiés depuis 2004, des nouvelles bien sûr, mais aussi des monologues et une pièce de théâtre. L’occasion de s’immerger dans l’œuvre de cet auteur resté fidèle au genre de la nouvelle. Et l’avenir ? Même s’il a eu des propositions de Grasset et de Fayard, il se sent bien au Diable Vauvert où se sont tissées des relations de confiance et d’amitié. « Marion Mazauric a toujours aimé constituer une famille autour d’elle et organiser des rencontres. C’est ainsi que je connais des auteurs comme Nicolas Rey bien sûr, mais aussi Coralie Trinh Thi, Régis de Sà Moreira, Aïssa Lacheb-Boukachache, qui a écrit ce magnifique Plaidoyer pour les justes. Il y a un esprit de famille relatif mais réel, on doit avoir certains points communs, à savoir envisager la littérature d’une manière moins révérencieuse que d’autres écrivains. On est aussi fédéré par la personnalité de Marion. Bien sûr, il y a chez tout le monde la tentation de la grande maison classique et ce désir pervers d’infidélité en se demandant comment cela se passe ailleurs: Nicolas Rey est allé chez Grasset, mais il est revenu au Diable Vauvert. Pour ma part, je suis toujours en contrat avec le Diable Vauvert pour le prochain roman, Manuel de survie à l’usage des incapables. J’aurais voulu le publier pour le dixième anniversaire du Diable Vauvert, mais je n’ai pas eu le temps de le terminer. Il y a eu une grosse fête à Paris, mais je bosse tellement pour le moment que je n’ai pas pu y participer. »

Pour patienter en attendant la sortie du Manuel de survie à l’usage des incapables, vous pouvez toujours vous mettre sous la dent La circoncision des crocodiles, une plaquette d’une trentaine de pages distribuée gratuitement en librairies avec le soutien de la Coopération belge au développement. Un texte né à l’initiative des Iles de Paix qui ont proposé à l’écrivain belge une immersion dans leurs projets de développement à Fada N’Gourma, au Burkina Faso. Une démarche éditoriale d’un tout autre genre…

Michel Torrekens


Article paru dans Le Carnet et les Instants n°165 (2011)