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La Littérature belge d’une apocalypse l’autre

Un coup de cœur du Carnet

Marc QUAGHEBEUR, Histoire, forme et sens en littérature. La Belgique francophone. Tome 2 – L’ébranlement (1914-1944), Peter Lang, coll. « Documents pour l’Histoire des Francophonies », 2017, 420 p., 46.62 €, ISBN : 978-2-8076-0457-5

quaghebeur 2.jpgQue reste-t-il à apprendre de la « littérature belge » ? Bien des choses, voire tout. À commencer par la précarité même de cette appellation d’origine incontrôlable, peu protégée des ébranlements et des effondrements du pays dont elle est censée émaner. Au sortir des tranchées de la Grande Guerre, l’adjectif « belge » n’aura plus guère de sens pour certains, et il s’agira de s’interroger sur les périphrases qui lui tiendront lieu de substitut. « Francophones » ou « françaises », nos Lettres ? Et situées où, « en » ou « de » Belgique ? L’épineux débat et la susceptibilité que suscite la problématique va jusqu’à se loger dans une préposition… Une seule certitude : quiconque voudra comprendre les lignes de fracture, les tensions internes et les courants d’énergie qui les ont marquées, ne pourra faire l’économie du travail que mène avec patience et passion Marc Quaghebeur. Continuer la lecture

Du rapport entre littérature et histoire

Marc QUAGHEBEUR, Histoire, forme et sens en littérature. La Belgique francophone. Tome 1 – L’engendrement (1815-1914), P.I.E. Peter Lang, coll. « Documents pour l’Histoire des Francophonies », 2015, 433 p., 44 €

Dans la collection « Documents pour l’Histoire des Francophonies » qu’il dirige aux éditions Peter Lang, Marc Quaghebeur publie le premier volume d’une somme qui en comptera cinq : Histoire, Forme et Sens en littérature. La Belgique francophone. Si l’auteur y rassemble – encouragé par le regretté Jean Louvet – une série d’articles publiés depuis 1990, il ne s’agit pas d’une simple réédition : sélectionnés avec soin, les textes ont été retravaillés parfois en profondeur, ré-intitulés, ordonnés à la fois selon la chronologie des périodes traitées et selon le point de vue adopté. Ces coups de projecteur mettent en relief avec une grande précision la diversité et la complexité des relations entre histoire générale et œuvres littéraires – car tel est le fil conducteur de l’entreprise. Sans s’attarder aux micro-structures textuelles – de minimis non curat praetor –, l’auteur parcourt à grandes enjambées les siècles et les règnes, le champ international de préférence aux terroirs, les mythes nationaux et les idéologies officielles, le romanesque et le théâtral davantage que la poésie, les récits extravertis plutôt que les introvertis. Ainsi traque-t-il obstinément « l’enracinement et l’articulation des faits littéraires dans et à l’Histoire », ses recherches l’ayant progressivement convaincu qu’il existe un « lien génétique entre l’Histoire et les Formes ». Continuer la lecture