Jean-Claude JOURET, Hergé et la publicité, Neufchâteau, Weyrich, 2016, 200 p., 32 €
S’il est entre Magritte et Hergé un point commun autre que leur enracinement en Belgique, c’est le début de leurs carrières respectives dans le domaine publicitaire – ou plutôt de « la réclame » comme l’on disait à l’époque où une boutique vous engageait à lui fignoler son enseigne. Ainsi Magritte, d’avoir silhouetté des mannequins de bois pour le compte de certain styliste, convoquera-t-il dans plusieurs tableaux le motif énigmatique de ces membres en forme de quille. Pour Hergé, la publicité est davantage qu’une lointaine et anecdotique source d’inspiration ; elle est avant tout un banc d’essai de sa pratique artistique. Dans ses albums, elle tient plusieurs rôles : élément discret mais essentiel du décor, elle participe souvent à l’ironie du propos, définit un univers mental et un ton, jusqu’à parfois se muer en authentique ressort narratif. Continuer la lecture