Une (courte) escapade marocaine

Arnaud DELCORTE et Brahim METIBA, Méridiennes, M.E.O., 2015, 52 p., 14 €/ePub : 8.49 €, ISBN : 978-2-9-8070-0031-5

meridiennes-1cLes éditions MEO viennent de publier un ouvrage hybride : Méridiennes. Composé d’une cinquantaine de pages, il contient les réalisations littéraires et artistiques de deux jeunes créateurs : Arnaud Delcorte et Brahim Metiba. Si leur collaboration est inédite, ils n’en sont pas à leur premier projet. Professeur de physique à ses heures studieuses, Arnaud Delcorte a déjà publié de plusieurs recueils, parmi lesquels Écume noire. Les portraits photographiques de Brahim Metiba, informaticien de formation, ont fait, quant à eux, l’objet d’une publication dans la revue Diptyque en 2011. 

L’ouvrage qui les réunit aujourd’hui, Méridiennes, comprend des textes et des photographies sur le Maroc. La composition formelle est régulière : chaque page propose un poème en réponse à une illustration. La poésie de Delcorte a quelque chose du haïku. En quelques vers, trois ou quatre maximum, le poète décrit un instant, devine une amitié, traduit une intimité, comme un bref éclat de vie :

Sdi Mogdoul et les trois portes

Un matin à la fraîcheur des alizés

On lui demande laquelle choisir

Celle de pourpre d’arar ou de plumes

Il lève les yeux au ciel et rit

Intenses, les douze photographies de Brahim Metiba ont capté, quant à elles, la sensibilité de la poésie de Delcorte. Chaque image brièvement saisit le quotidien d’un quidam, installé à une table de brasserie, d’un passant, d’une mère, d’une sœur qui attend, ou d’un fils qui se déshydrate à une fontaine.

Le noir et blanc choisi semble indirectement faire écho à l’encre noire et à la blancheur du papier, démontrant par là une certaine connivence entre les deux matières artistiques en présence. La lecture du recueil produit un vrai moment de dépaysement, mais provoque aussi de la frustration, tant l’ouvrage est bref. Peut-être aurait-on apprécié plus de matière poétique et photographique. Cela aurait sans doute donné au recueil plus de densité. Mais, malgré ce petit goût de « trop peu », on est globalement conquis par le projet et la qualité de la fusion entre les deux arts.

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