Lydia FLEM, Je me souviens de l’imperméable rouge que je portais l’été de mes vingt ans, Paris, Seuil, 2016, 256 p., 17 €/ePub : 11,99 €
Je me souviens d’un précédent livre de Lydia Flem, Comment j’ai vidé la maison de mes parents.
Je me souviens que je l’avais beaucoup aimé, moi qui ne sais me séparer de rien.
J’ai souri en lisant les premiers souvenirs évoqués dans ce Je me souviens de l’imperméable rouge que je portais l’été de mes vingt ans qui ouvre la boîte de Pandore.
J’ai été interloquée quand j’ai feuilleté le bouquin.
J’ai continué en me disant que ça ne pouvait pas me faire de tort.
Assez vite, j’ai commencé à jouer au petit jeu du « Tiens, moi aussi » ou du « Ah, moi pas ».
Au 62, je me suis dit « Heureusement, il y a prescription ».
Au 89, le bonheur de retrouver la bonne vieille combinaison (toute une époque !).
J’ai bien aimé passer du « Je n’ai rien à me mettre » à « Un rien l’habille » pour bien sûr arriver au fameux Chanel n° 5.
Au 162, c’est une maison bleue qui, au passage, invite Paul Eluard.
Au 179, je me suis dit qu’il y avait effectivement matière à réflexion.
Au 234, j’ai revu Pietro Pizzutti en inoubliable Poverello dans la pièce de Michel De Ghelderode donnée à Villers-la-Ville en 1998.
Au 249, l’inévitable évocation du 11 septembre 2001 – et en même temps, comment oublier cette « inauguration » ?
Au 292, je me souviens de L’élégance du hérisson.
Au 296, je me lance sur les traces d’ « espoliné » – qui n’est jamais que le participe passé d’un verbe trop peu connu – et d’ « arlequiné » ; ce dernier terme continue à me donner du fil à retordre !!
Au 473, je me souviens avoir appris à coudre des smocks à l’école.
Et à la page 199, je me surprends à dire « Oh ! pourquoi c’est déjà fini ? ».
Faut-il en dire davantage ? Le livre ne comporte ni avant-propos ni postface et je me mets à son unisson.
Mais si ceci vous paraît trop sibyllin, sachez qu’en 479 rubriques d’une phrase ou deux, Lydia Flem ressuscite toute une époque, en réussissant à passer de la légèreté à l’essentiel, de l’anecdote à ses racines familiales et de la futilité de la mode aux profondeurs de l’âme.
Un index alphabétique des mots-clés permet au lecteur de revenir à ses moments favoris.
Marguerite ROMAN