Prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles : le palmarès

La Fédération Wallonie-Bruxelles a remis ses prix littéraires le 14 mai 2018 au Théâtre royal du Parc. Cinq prix ont été décernés, couvrant les domaines de la littérature générale et de la littérature pour la jeunesse, de la littérature en langue française et de la littérature en langue régionale.

Prix de la première œuvre en langue régionale

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Pierre Noël

Le prix récompense, chaque année, un premier texte, tous genres littéraires confondus, d’un auteur belge, écrivant dans l’une des langues régionales reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce prix est décerné sur proposition du Conseil des langues régionales endogènes.

Le prix est décerné à Pierre Noël pour El derni pichon (Le dernier pinson).

Le lauréat. Né en 1951 à Mouscron, Pierre Noël écrit des textes en picard de sa région (contes, monologues, nouvelles, sketches, poèmes, parodies,…). Il multiplie les activités pour la défense et l’illustration du picard. Il est ainsi membre de l’atelier « Langue et culture régionale » de la Maison de la Culture de Tournai, chroniqueur de l’émission hebdomadaire « Ed’bouque à orèle » sur RQC (radio privée de la région de Mouscron), auteur-interprète de textes pour l’émission « Hainaut Rachènes » de Vivacité, ou encore membre du duo « Picard’éon ».

Pierre Noël succède au palmarès à Pascal Winberg, récompensé en 2017 pour C’est cha l’amour.

L’œuvre. El derni pinchon est une courte nouvelle en picard qui nous emmène dans l’univers des oiseleurs et des concours de chant de pinson. Elle alterne avec bonheur les passages techniques sur la capture des pinsons et les épisodes plus tendres et délicats, où l’auteur laisse s’exprimer l’intériorité de l’oiseau capturé.

Prix triennal d’écriture dramatique en langue régionale endogène

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Roland Thibeau

Le prix récompense, tous les trois ans, une pièce de théâtre rédigée dans l’une des langues régionales de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le prix est décerné sur proposition du Conseil des langues régionales endogènes.

Le prix est attribué à Roland Thibeau pour Ël vilâje insclumî (Le village endormi).

Le lauréat. Né à Elouges en 1948, Roland Thibeau est diplômé « metteur en scène – théâtre » de l’IAD. Il a participé à de nombreux spectacles comme comédien, auteur ou metteur en scène (notamment La Salle des profs de Liliane Wouters). Il fut membre du Conseil supérieur de l’art dramatique en Belgique. Réalisateur et auteur radiophonique, il a reçu le prix de la réalisation radiophonique de la SACD. Il fut également professeur à l’IHECS. Il participe activement aux activités de la Roulotte théâtrale à Elouges qui se consacre à la valorisation professionnelle du patrimoine de sa région dans ce qu’il peut avoir d’universel, tout en continuant à servir les auteurs de la Communauté française de Belgique.

Roland Thibeau succède au palmarès à Yvonne Stiernet et Freddy Charles, primés avec leur pièce Lès sins-rin en 2012. Le prix n’avait pas été attribué en 2015.

L’œuvre. Le village endormi raconte l’histoire de Sébastien et de sa mère, orphelin et veuve à la suite d’un dramatique accident survenu à l’usine du village. La mère vit recluse, retranchée dans une amertume que son fils ne comprend pas et qui a durablement marqué son enfance. L’arrivée d’un metteur en scène qui souhaite réaliser un film à gros budget sur ces lieux et leurs secrets ensevelis qu’il semble bien connaître va réveiller des souvenirs douloureux et une vérité peu glorieuse.

Prix de la première œuvre en langue française

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Henri de Meeûs

Le prix récompense, chaque année, un premier ouvrage d’un auteur belge ou vivant en Belgique, écrivant en français, tous genres littéraires confondus. Ce prix est décerné sur proposition de la Commission des Lettres.

Le prix est attribué à Henri de Meeûs pour Pitou et autres récits (Marque belge).


Lire aussi : notre recension de Pitou et autres récits


Le lauréat. Né à Bruxelles en 1943, Henri de Meeûs est docteur en droit et licencié en criminologie. Il est le fondateur du site www.montherlant.be. Il a reçu la décoration française de chevalier des Arts et des Lettres.

Henri de Meeûs succède au palmarès à Charline Lambert, primée en 2017 pour son recueil Chanvre et lierre.

de meeusL’œuvre. Paru à la rentrée littéraire de 2017, Pitou et autres récits est le premier livre littéraire d’Henri de Meeûs. Recueil atypique, Pitou se compose de quinze récits et six cent quarante pages surprenantes où l’on croise le familier et l’étrange, la Belgique en francs belges et des récits fantastiques, sans oublier les traditionnels mariages et autres meurtres en famille…

Prix triennal d’écriture dramatique en langue française

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Veronika Mabardi

Le prix récompense, tous les trois ans, un auteur pour une pièce de théâtre publiée à compte d’éditeur. Ce prix est attribué sur proposition d’un jury indépendant composé cette année de Catherine Briard, David Courier, Jeannine Dath, Jasmina Douieb, Pierre Lorquet et Christophe Meurée.

Le prix est attribué à Veronika Mabardi pour Loin de Linden (Lansman).

La lauréate. Veronika Mabardi est née à Leuven en 1962, d’une mère flamande et d’un père à moitié belge, à moitié égyptien.  Comédienne de formation, romancière, elle a commencé à écrire pour le théâtre au sein des collectifs « Les ateliers de l’échange » et « Ricochets ». Elle se consacre aujourd’hui à l’écriture en solitaire ou dans la rencontre avec d’autres artistes : metteurs en scène, plasticiens, musiciens, danseurs, créateurs sonores, etc. Elle crée également des pièces pour la radio et (co)-anime des ateliers d’écriture.

Elle succède au palmarès à Martine Wijckaert, primée en 2015 pour Trilogie de l’enfer.

mabardi loin de linden.jpgL’œuvre. Loin de Linden est un dialogue entre les deux grands-mères de l’autrice, Clairette et Eugénie, dont les destins les ont fait se croiser plusieurs fois dans le même village situé à quelques kilomètres de Louvain. L’une est fille de général, l’autre d’adjudant, l’une est francophone, l’autre flamande ; l’une a parcouru le monde, l’autre ne s’est jamais éloignée de son lieu de naissance. Elles ne sont d’accord que sur une chose : elles n’ont rien à se dire… Loin de Linden a reçu le Prix Georges Vaxelaire 2016 et a été nommé aux Prix de la critique 2016, catégorie « Meilleur auteur ».

Grand prix triennal de littérature de jeunesse

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Thomas Lavachery

Ce prix récompense, tous les trois ans, un auteur de littérature de jeunesse pour l’ensemble de son œuvre. Le prix est décerné sur proposition d’un jury indépendant composé cette année de Laurence Bertels, Laurence Leffebvre, Françoise Lison-Leroy, Joseph Macquoi, Philippe Marczewski, Anne-Françoise Rasseaux, et Brigitte Van Den Bossche.

Le prix est décerné à Thomas Lavachery pour l’ensemble de son oeuvre.

Le lauréat. Thomas Lavachery est né en 1966 et vit à Bruxelles. Il s’est d’abord lancé dans la
bande dessinée, publiant ses premières planches, à dix-huit ans, dans le magazine Tintin, avant d’adapter en dessin la série d’animation Téléchat. Après ses études d’Histoire de l’art à l’ULB et quelques années de petits boulots divers et variés, il est entré chez Y.C Aligator film en tant que conseiller littéraire. C’est par ce biais qu’il en est arrivé au documentaire. Il est l’auteur de deux films : Un monde sans père ni mari, sur les Mosos, et L’Homme de Pâques, retraçant l’expédition scientifique menée par son grand-père à l’île de Pâques dans les années 1930.

En 2002, il écrit Bjorn le Morphir, roman fantastique inspiré d’une histoire qu’il racontait le soir à son fils Jean. C’est le début d’une grande saga et le premier acte du parcours d’écrivain pour la jeunesse de Thomas Lavachery.

Il succède au palmarès à Anne Brouillard, primée en 2015.

CouvmediumGabaritL’œuvre. Le nom de Thomas Lavachery est surtout associé à la saga fantastique Bjorn le Morphir (huit tomes à ce jour), dont le premier volume a été publié en 2004 et que l’auteur décline également en bande dessinée, avec la complicité de Thomas Gilbert. La quête initiatique de son jeune héros, Bjorn, un Viking, a rapidement conquis le public adolescent.

Gardant de son passé de bédéiste un goût pour le dessin, Thomas Lavachery a aussi signé, en tant qu’auteur-illustrateur, plusieurs albums destinés à un public plus jeune.