COLLECTIF, Scènes à deux, Lansman & Promotion Théâtre, 2019, 58 p., 10 €, ISBN : 978-2-8071-0238-5
Donner forme à un texte. Le mettre en scène. Rassembler ses idées. Imaginer une situation. Donner vie à des personnages. Leur donner des rondeurs, du caractère. Inventer des actions. Créer du vivant. Faire du théâtre.
L’ouvrage Scènes à deux – qui est une réédition à l’identique d’une publication de 2004 – rassemble dix textes d’auteurs dramatiques belges qui ont été écrits entre 1995 et 2004 pour l’opération « Scènes à deux » organisée par l’association IThAC (anciennement Promotion Théâtre) dont l’une des missions est de sensibiliser les jeunes aux plaisirs du théâtre. Le but est d’amener les adolescents à s’approprier ces textes et à les mettre en scène. Le présent ouvrage ne s’adresse toutefois pas qu’au milieu scolaire, tant l’exercice ludique de mise en scène qu’il représente peut intéresser les comédiens de tous bords.
Les dix textes proposés sont des petites scènes pour deux personnes. Jean-Pierre Dopagne, Luc Dumont, Éric Durnez, Paul Émond, Michel Jamsin, Émile Lansman – qui précise toutefois, dans sa note biographique, que sa participation est circonstancielle car il ne se considère pas comme auteur dramatique -, Adolphe Nysenholc, Pascale Tison, Laurent Van Wetter et Laurence Vielle se sont prêtés au jeu de ces saynètes à deux personnages. Les consignes d’écriture sont strictes et précises. Les scènes doivent avoir une durée de jeu de sept à dix minutes maximum. Il ne faut donner aucune contextualisation explicite, peu de didascalies et peu ou pas de précisions sur les personnages. Ces derniers doivent être obligatoirement deux et ne doivent pas forcément préciser de genre. Les situations, les intentions sont expressément floues, même si des indices sur des actions, des gestes ou des mimes doivent être présents. La liberté du style de l’auteur demeure toutefois intacte.
Il ne serait pas très pertinent de « résumer » les dix textes présentés. Plusieurs similitudes ont été trouvées, notamment la présence de l’absurde, de l’abstrait, des phrases courtes et ouvertes. Tout, ou presque, est laissé à la libre interprétation des comédiens. Les gestes qu’ils feront, les mots qu’ils décideront de mettre en relief, les objets qu’ils utiliseront ou les vêtements qu’ils porteront orienteront nécessairement la compréhension du texte. Une place à part est donnée à l’imagination des jeunes interprètes. Des auteurs confirmés mettent leur talent au service des autres et c’est un vrai régal. Alors, maintenant, à vous de jouer !
Émilie Gäbele