Un coup de cœur du Carnet
Noelia DIAZ IGLESIAS, Un ouragan dans la barbe, CFC, 2021, 112 p., 18 €, ISBN : 978-2-87572-065-8
Un ouragan dans la barbe est le premier album de l’autrice Noelia Diaz Igelisas. Dans cette bande dessinée qui emprunte des thématiques et certains traits à l’album jeunesse, la narration se révèle efficace, les procédés graphiques joyeux et expressifs et les personnages (dont le grand-père barbu, et Hugo que nous apercevons tous deux sur la couverture) attachants et singuliers.
Construit à hauteur d’enfant, le livre nous propose de suivre le petit Hugo, en visite avec sa mère chez son papy. Une brouille familiale a éloigné le père et la fille, celle-ci n’est plus retournée dans la maison de son enfance après le décès de sa mère. Depuis la mort de la grand-mère, le grand-père vit seul dans la grande bâtisse, passant ses journées dans l’atelier qui se trouve au sous-sol.
Dans cet atelier qui ne cesse d’attirer tel un aimant le jeune et quelque peu turbulent Hugo, le grand-père travaille avec des outils mystérieux et dangereux, auxquels Hugo donne des noms très éloquents tels « excalibur » ou« écrastor ». Comme le jeune garçon va le découvrir, son grand-père fabrique des livres. Les bibliophiles, mais aussi ceux et celles qui cherchent à donner le goût des livres aux enfants apprécieront la présence de ce thème. Hugo, qui dès les premières pages du récit s’exclame : « je n’aime pas lire », apprendra tout de même à apprécier les livres grâce à son grand-père, le « magicien-relieur », un artiste capable de faire jaillir une fleur magnifique depuis l’intérieur d’un simple cahier.
L’histoire s’appuie beaucoup sur le personnage de Hugo, qui, par ses remarques tantôt impertinentes, tantôt pleines d’émerveillement, fera sourire le lecteur ou la lectrice au fil des 5 chapitres (un pour chacune des journées passées dans la maison du grand-père). Le livre décrit des relations atypiques entre les personnages, qui tout au long de l’histoire vont parfois exprimer leur colère ou leur tristesse d’une manière puissante mais qui parviennent finalement à se ré-apprivoiser. Car, au final, c’est bien la tendresse qui l’emporte. Comment, alors, ne pas être ému ?
Ce premier livre de l’autrice, diplômée du master en bande dessinée de Saint Luc à Bruxelles, nous permet de découvrir un univers riche, rafraichissant et élaboré. Un travail particulièrement attachant, dont on espère suivre l’évolution dans de prochains albums.
Marie Baurins