Flore BALTHAZAR, Jean-Luc CORNETTE, adapté de la pièce de Michel Marc BOUCHARD, Kristina, la reine-garçon, Futuropolis, 2022, 96 p., 16 € / ePub : 11,99 €, ISBN : 9782754828208
Kristina régna sur la Suède de 1632 à 1654. Selon les souhaits de son père, son titre était celui de « roi de Suède » et non pas reine, ce qui lui permit d’accéder au trône. Personnalité anticonformiste et éclairée, elle œuvra pour la paix en Europe et fascina la population.
En 2013, le dramaturge québécois Michel Marc Bouchard lui consacre une pièce de théâtre qui rencontre un grand succès, Christine, la reine-garçon, et dont cette bande dessinée de Jean-Luc Cornette et Flore Balthazar est l’adaptation.
L’intrigue est située en 1649, lorsque la reine, érudite et avide de lectures et connaissances, invite René Descartes à séjourner à la cour. L’auteur axe sa pièce sur la thématique du genre : élevée comme un garçon par son père, Kristina avait l’habitude de s’habiller en homme, et son comportement était bien éloigné de celui qui était attendu d’une femme de son époque. Tiraillée entre sa passion pour une charmante comtesse et son libre-arbitre, elle était à la recherche du moyen de se libérer de ses passions. On la voit également louangée plus ou moins courtoisement par des prétendants rêvant de l’épouser, elle et son trône. Cependant, elle fait fi des conventions : l’exercice du pouvoir lui semble bien plus intéressant que l’idée de donner naissance à une descendance. Elle finit par abdiquer et se retirer à Rome, pour se libérer de ses obligations, se convertissant au catholicisme au passage.
L’auteur de bande dessinée Jean-Luc Cornette a retravaillé le texte de Bouchard dans un scénario faisant la part belle aux dialogues. Après un album publié en 2015 sur Frida Kahlo (Delcourt), c’est sa deuxième collaboration avec la bruxelloise Flore Balthazar, autrice et illustratrice entre autres de l’album de bande dessinée Les louves (Dupuis). Pour illustrer le destin de la reine-garçon, elle a choisi une palette sobre aux tonalités sourdes pour représenter la Suède du 17e siècle. Scénario et dessins sont centrés sur les personnages et leurs échanges : on reste à leur hauteur, tout au long de l’histoire.
Fanny Deschamps
En savoir plus
- 1000 raisons d’aimer l’Atelier Mille (Le Carnet et les Instants n°195)
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