
Céline Delbecq – © Elodie Ledure
Céline Delbecq est, depuis plusieurs années, un visage connu et une plume reconnue de la scène théâtrale belge. Née en 1986 à Tournai, elle fait ses études au Conservatoire de Mons et se lance dans la sphère professionnelle en 2008. Elle fonde sa compagnie de théâtre, La Bête Noire, en 2009. Depuis, l’autrice et metteuse en scène compte plus d’une dizaine de spectacles et autant de textes publiés aux Éditions Lansman.
Ses pièces, qui s’inscrivent dans un contexte social occidental, tournent abondamment et sont traduites dans plusieurs langues. Céline Delbecq est artiste associée au Rideau de Bruxelles, au Centre dramatique national de Montluçon et autrice associée à la Manufacture de Nancy. Pour quelques instants, nous nous sommes faufilée dans son cocon saint-gillois où nous avons fait la rencontre d’une jeune femme engagée auprès des mots et de leur puissance.
Vous avez étudié au Conservatoire de Mons en option art dramatique, et pourtant on vous connait davantage comme autrice et metteuse en scène que comme comédienne. Pourquoi ?
Je ne me suis jamais sentie à l’aise sur un plateau. Je me suis même demandé à plusieurs reprises pourquoi je faisais ces études. Puis, j’ai eu un cours d’écriture avec Luc Dumont (directeur artistique du Zététique théâtre, compagnie jeune public) et ce fut une révélation. J’ai compris que je voulais écrire et mettre en scène. Dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, j’avais écrit et mis en scène la pièce Le Hibou. Luc Dumont a assisté à une représentation et a pris le spectacle sous son aile. Comme Le Hibou parle d’inceste, jamais je n’aurais cru que ce spectacle pourrait s’adresser aux adolescents. Nous sommes pourtant allés aux Rencontres Théâtre Jeune Public de Huy. Et de fil en aiguille, tout s’est parfaitement enchainé. À Huy, il y avait l’éditeur Émile Lansman qui a tout de suite voulu éditer le texte. J’avais quelques bonnes étoiles au-dessus de moi.
Vous n’aviez jamais écrit avant ce cours d’écriture au Conservatoire ?
Pour le théâtre, c’était la première fois. Comme de nombreux enfants, adolescents ou adultes, j’écris des journaux intimes. Ils sont d’ailleurs tous rassemblés dans un sac, prêts à être emportés si jamais il y a un incendie chez moi. S’il y a bien une chose que je désire sauver, ce sont mes carnets. Il y a toute ma vie là-dedans.
Vous avez commencé avec le jeune public avant de vous diriger vers le tout public. Comment ce passage s’est-il opéré ?
Je suis arrivée au théâtre pour le jeune public par hasard, par l’intermédiaire de Luc Dumont. En 2011, j’ai mis en scène la pièce Supernova de Catherine Daele et cette expérience m’a laissé un goût amer. Ce texte très dur, noir et violent, parle de trois adolescents, complètement laissés à l’abandon par les adultes, qui vont jusqu’à la destruction totale, au meurtre et au suicide. Lors des représentations aux Rencontres Théâtre Jeune Public de 2011, le débat fut très polarisé. Il y avait les pro-Supernova et les antis qui trouvaient le sujet beaucoup trop noir et violent pour des adolescents et qui m’ont même traitée de folle. J’ai voulu monter ce spectacle pour les adolescents parce que, lorsque j’avais treize ans, l’un de mes amis s’est suicidé. Les adultes avaient très peur d’en parler avec nous et nous ont laissé dans un silence insupportable. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris les raisons de cet abandon. Cette histoire m’a profondément marquée. C’est de là aussi que me vient mon obsession pour la mort, sujet très présent dans mes pièces ainsi que dans mes journaux intimes. Quand j’ai vu les réactions à Huy au sujet de Supernova, je me suis dit que les adultes ne comprenaient toujours pas l’importance qu’il y avait d’aborder ces sujets-là avec les ados. Je me suis une fois de plus sentie trahie par eux. À partir de là, j’ai décidé de ne plus travailler pour le jeune public. Je ne voulais plus être confrontée à la surprotection des adultes. J’y avais laissé assez de plumes.
Vous abordez souvent des drames familiaux, ainsi que des sujets tabous : le suicide, mais aussi l’inceste, l’abandon, le féminicide… Pourquoi posez-vous le doigt sur ces sujets mal connus ou qu’on essaie d’ignorer ?
La famille est une notion récurrente dans mon travail. C’est de là que l’on vient, que l’on se construit en tant qu’individu. Cet endroit peut nous renforcer ou au contraire nous fragiliser. Au début de mon parcours, il n’y avait que les sujets tabous qui m’intéressaient. Dans Hêtre, il y a aussi une histoire de suicide et des réminiscences de mon histoire personnelle. J’avais cette nécessité de sortir du silence publiquement sans pour autant raconter mon histoire et passer pour la petite malheureuse. Je manquais encore de distance et de regard sur ce que j’avais vécu. Aujourd’hui, je suis moins dans les tabous, mais plus sur des sujets que l’on essaie de cacher derrière le rideau.
Vos réflexions sur ces problématiques sociétales s’accompagnent souvent d’actions concrètes : ouverture d’espaces de parole, travail de terrain avec des associations, mise en lumière de sujets méconnus… Est-ce un désir d’aller au-delà de la « simple » dénonciation et de devenir, par l’intermédiaire de l’art, actrice de notre société ?
Ce n’est pas tellement par militance, mais j’ai besoin de sortir de la fiction, d’ancrer des actions dans le réel et de poser des actes concrets. J’apprécie énormément être en lien avec des associations qui traitent des sujets que j’évoque dans mes pièces, sujets qui sont parfois très éloignés de la militance. Il y a quelques semaines par exemple, dans le cadre d’une commande d’écriture, j’ai rencontré des chercheurs qui travaillent sur l’intelligence artificielle. C’est passionnant de découvrir d’autres vies que la mienne. Écrire devient presque un prétexte pour aller à la rencontre des gens. Ce sont eux les militants, pas moi.
Qu’est-ce qui a motivé, par exemple, la recherche de familles d’accueil dans le cadre de L’enfant sauvage ?
L’écriture de la pièce est partie d’un article de presse évoquant deux mille enfants en attente d’une famille d’accueil. D’autre part, j’ai fait treize ans de bénévolat en institution avec des enfants, surtout des adolescents. Je suis très sensible face à un être abandonné. Je voulais depuis longtemps écrire quelque chose sur cette réalité, sur l’ambiance d’un home pour enfants. Certains gosses passent leur vie dans ces lieux, sans connaître l’amour inconditionnel. C’était important pour moi d’aller plus loin, de rencontrer des associations qui organisent le parrainage, d’interviewer des personnes qui ont accueilli des enfants. Avec ce spectacle, j’ai peut-être réussi quelque chose car il n’y a pas longtemps encore, quelqu’un m’a écrit pour me dire que, après avoir vu le spectacle, il avait pris en parrainage un petit garçon.
Le théâtre est un lieu de débat ?
Un lieu d’échanges plutôt. Nous organisons des rencontres, non obligatoires, après presque toutes les représentations. Ces échanges se font toujours avec une personne du terrain. Le spectacle est là pour la fiction et le représentant de l’association est là pour le réel. C’est important que la fiction reste une fiction, non réaliste et métaphorique.
Comme vous le dites, votre écriture convoque le réel, mais bascule souvent dans la métaphore, le rêve, parfois le fantastique. Pourquoi ?
La métaphore permet d’ouvrir un nouvel espace, de donner une autre dimension plus respirable, plus large. Elle donne du sens et de la profondeur au langage. J’aime beaucoup travailler les images : un sol qui s’effondre, une maison au bord du gouffre… Le texte que j’écris actuellement, Le fonctionnement du monde, se passe dans un hôpital psychiatrique, mais ce lieu n’est jamais mentionné tel quel. Les images, les mots, les symboles que j’utilise pour le décrire sont cependant très clairs. Dire que les pensionnaires de cette maison voient du noir quand ils regardent par la fenêtre suffit pour planter le décor. Et en plus, il y a une fissure sur cette fenêtre…
Dans Le fonctionnement du monde, je travaille sur différents types de folie. Pour moi, ces gens ne sont pas fous, mais angoissés devant l’étendue du monde. Est-on vraiment fou quand on fait une psychose ? C’est plutôt une déconnexion de la réalité, une manière de s’extraire du monde. On bascule alors dans une autre réalité. Quelque chose d’universel traverse mes textes. Ce qui arrive aux personnages de mes pièces pourrait arriver à n’importe qui.
Êtes-vous quelqu’un de révolté ?
Je suis juste « trop ». Je suis parfois révoltée, mais il y a plein de choses qui m’amusent et me mettent en joie. Je ne fais jamais les choses à moitié. « Je vis, je meurs, je me brûle et me noie / J’ai chaud extrême en endurant froidure / La vie m’est trop molle et trop dure. / J’ai grands ennuis entremêlés de joie. » Ce poème de Louise Labé, c’est ma vie. Et c’est pour cette raison que j’ai besoin d’écrire.
Quelle place prend l’écriture aujourd’hui dans votre travail ?
Toute la place. J’aimerais qu’elle en prenne encore plus. L’écriture est ma manière de m’extraire du monde, du rythme effréné de la vie. Écrire – ou la solitude de l’écriture peut-être – permet de me canaliser. C’est presque méditatif.
Quand et comment écrivez-vous ?
J’écris quasiment tous les matins. Je ne prends jamais de rendez-vous le matin et ne participe que très rarement à des fêtes en soirée car si je n’écris pas le matin, je suis déprimée. C’est presque de l’ordre de la névrose. Quand je pars en vacances par exemple, c’est paradoxal, mais je suis stressée car je n’écris pas.
Avez-vous écrit autre chose que du théâtre ?
Mis à part mes carnets intimes, j’ai ce fantasme qu’un jour j’écrirai un roman. J’ai écrit Vikim (publié chez Lansman en 2011) qui n’est pas une fiction, mais un carnet intime. Il n’était pas du tout destiné à être publié, mais Émile Lansman a eu un coup de cœur pour ce texte.
Mis à part Supernova de Catherine Daele, avez-vous mis en scène d’autres textes que les vôtres ?
Je mets essentiellement en scène mes propres textes. Jusqu’à présent, j’ai eu besoin de les mettre en scène pour les terminer. Aujourd’hui, je me sens capable de ne pas les monter moi-même. Je suis d’ailleurs occupée à répondre à une commande pour laquelle je ne devrais assister qu’à quelques répétitions.
Vous voudriez donc écrire et ne plus mettre en scène ?
J’adore écrire. Ce scénario pourrait me convenir, mais je ne dois pas non plus m’isoler du monde. La mise en scène permet de rester en lien avec les autres. Écrire et mettre en scène sont complémentaires. On peut aimer la solitude de l’écriture et avoir besoin du lien que la mise en scène et le plateau procurent. De plus, mettre en scène mes textes me permet de les entendre, mais aussi d’être certaine qu’ils seront montés. On ne va pas se mentir, le métier d’autrice, c’est galère.
Vos textes sont-ils montés par d’autres metteurs en scène ?
À l’étranger surtout. Grâce aux traductions de mes pièces, certains de mes textes ont été montés au Canada, en Iran ou encore au Mexique. Le travail de traduction est particulièrement remarquable. J’ai vu L’enfant sauvage à Téhéran. Ce qui est dingue, c’est que le rythme de parole était le même, alors que je ne comprenais pas un mot de persan. En revanche, j’ai vu d’autres mises en scène de mes textes que j’ai trouvées fausses car elles basculaient trop dans le pathos. J’écris toujours sur le fil du pathos. Dans la mise en scène et le travail avec les acteurs, on essaie à tout prix de ne pas tomber dedans.
Avez-vous des mentors, des auteurs ou autrices référent.e.s ?
Sans hésiter Marguerite Duras. Il n’y a pas un texte que j’ai écrit sans lire Duras en même temps. Lorsque je suis en résidence à La Chartreuse, à Villeneuve-lès-Avignon, j’emprunte tous ses textes. Je pourrais lire Duras à longueur de journée. Je n’ai pas encore tout lu et d’ailleurs je me freine car j’ai peur d’être trop triste le jour où ça arrivera.
Vous évoquez La Chartreuse. Participez-vous souvent à des résidences d’écriture ?
Oui, j’ai beaucoup de chance. Je suis allée à Limoges, à Montréal, mais j’ai le béguin pour La Chartreuse. C’est l’endroit où je préfère écrire. Il y a une solitude et un repli particuliers. Le soir, tous les auteurs se retrouvent. Ils partagent une énergie particulière et se comprennent.
Récemment, vous avez inauguré à Tournai une stèle en mémoire des victimes de féminicides. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?
Tout est parti de Cinglée. Cette pièce met en scène une femme, Marta Mendes, qui, en parcourant le journal, tombe sur un article qui parle du premier meurtre conjugal de l’année 2017. C’est ce mot « premier » qui la fait tiquer. Marta va se mettre à lire les journaux, tous les jours, à collectionner les articles qui traitent de féminicides et, en écrivant une liste, à sortir de la disparition les noms de ces femmes. Plus elle est confrontée au silence – notamment au silence du roi qui ne répond pas à ses lettres – plus elle devient folle. Son trajet va la conduire jusqu’à la mort en passant par la psychose. À nouveau, j’utilise une métaphore. Bien entendu, derrière le roi se cache le patriarcat, le bon père de famille. Derrière l’absence de réponse du roi, se cache le silence du patriarcat. À mesure que la pièce avance, son appartement s’effondre, à cause du poids des articles, et à la fin du spectacle, le sol se redresse et devient une stèle sur lequel il y a les noms des victimes.
J’ai voulu faire cette stèle en vrai, avec les scénographes et le constructeur du spectacle. J’en ai parlé à la Maison de la Culture de Tournai – institution avec laquelle j’ai un lien particulier, certainement parce que je suis Tournaisienne d’origine – et à la Commission des cimetières de Tournai qui ont tout de suite été partants. Les démarches administratives ont mis un certain temps et la stèle a vu le jour le 27 septembre 2021.
Des stèles sœurs pourraient-elles voir le jour dans d’autres villes ?
J’aimerais qu’il y en ait une dans chaque ville. J’ai envoyé des dossiers, mais ce projet demande beaucoup d’énergie et de temps. Puis, cette stèle est intimement liée au spectacle. À Tournai, y figurent les noms des cent femmes assassinées avant les 5 et 6 novembre 2019, dates des représentations du spectacle à la Maison de la culture. Dès lors, quels noms met-on dans une ville où l’on n’a pas joué Cinglée ? Dans le spectacle, la stèle était en deux parties. Ici, nous n’avons mis qu’un des deux morceaux. La partie restante permet de faire exister la partie manquante qui témoigne du fait que ces meurtres continuent, encore et encore.
Marta Mendes, comme la plupart de vos personnages, est à l’image de notre monde : totalement imparfaite et pourtant pleine d’humanité. Pourquoi vous attachez-vous à ce type de personnages ?
Les gens normaux, les « petites gens », me touchent plus que ceux qui réussissent tout et manient le langage parfaitement. Ils sont plus vrais parce qu’ils ne peuvent pas se cacher derrière une intelligence universitaire. Ce sont des êtres ordinaires qui ne trichent pas, qui sont au monde. S’ils s’engagent, c’est par humanité et non par militance ou pour des raisons intellectuelles. Il y a aussi beaucoup d’humour en eux. Par exemple, l’héroïne de mon dernier texte, Carine Bielen dans À cheval sur le dos des oiseaux, rit tout le temps.
Plusieurs collaborateurs travaillent avec vous depuis longtemps, notamment Charlotte Villalonga.
Charlotte est là depuis le début. Nous avons créé ensemble la compagnie de La Bête Noire, en 2009. Nous avions fait un pacte : pendant dix ans, on travaille ensemble, peu importe ce que les gens pensent. Charlotte était l’une de mes premières relectrices. C’est l’une des personnes en qui j’ai le plus confiance.
Depuis 2009 et Le hibou, vos textes sont publiés aux Éditions Lansman. Déjà onze publications. Pouvez-vous dire un mot sur cette longue collaboration ?
Émile Lansman a découvert mon premier texte, Le hibou, à Huy et a décidé de le publier. Depuis, il n’y a jamais eu de remise en question. Je ne lui ai jamais fait relire quoi que ce soit. Il a toute confiance en ce que je produis et me suit de projet en projet. Comme je monte mes spectacles, il a une certaine assurance que le texte soit un peu vendu car les gens aiment acheter le livre à la sortie des représentations.
Émile et moi avons souvent de grandes discussions où nous ne sommes pas du tout d’accord. Ces échanges pourraient d’ailleurs donner lieu à une chouette publication. Lui a son point de vue d’éditeur : il édite un texte de littérature et non une partition musicale. Il n’était pas d’accord, par exemple, que je maintienne certains caractères spéciaux dans À cheval sur le dos des oiseaux, mais il a finalement cédé. C’était important pour moi de les garder car ils permettent d’entendre la langue de Carine Bielen sans l’enfermer dans le bon français de France. Il y a plein de petits sujets sur lesquels Émile et moi ne sommes pas d’accord, mais nous finissons toujours par trouver un terrain d’entente. Nos échanges sont passionnants et permettent de questionner ce que sont l’écriture, le théâtre et l’édition.
En quoi est-ce important que vos textes soient publiés ?
Parce que la publication permet la circulation des textes. Sans l’édition, mes textes n’auraient pas non plus été traduits. C’est la maison d’édition qui fait tout ce suivi. Émile Lansman envoie aussi mes textes dans les différents comités de lecture.
Pensez-vous qu’un texte de théâtre soit un objet littéraire à part entière ?
Dans mon imaginaire, je ne parviens pas à détacher du plateau les textes que je lis – ce qui est différent quand j’écris. Émile Lansman vous répondra exactement le contraire et dira que oui, un texte de théâtre est un objet littéraire. C’est un point qui n’est pas toujours facile à définir : lorsque j’écris, suis-je uniquement dans l’écriture ou est-ce que je bascule déjà dans la mise en scène ?
Mis à part Le fonctionnement du monde dont vous nous avez parlé, avez-vous d’autres projets en cours ?
Je crée bientôt, avec Jessica Gazon à la mise en scène, Variations, un spectacle composé de plusieurs parties. La première partie est le texte Phare que j’ai écrit en 2017, à la suite d’une commande de la SACD dans le cadre des Intrépides, et qui parle de la difficulté de partir quand une femme est battue par l’homme qu’elle aime. La deuxième partie comprend un autre texte que j’ai écrit avant Cinglée et qui est une succession de six scènes qui montrent comment la violence s’est immiscée dans un couple. Et la troisième partie doit encore être écrite.
Vous avez aussi produit une série de podcasts intitulé Cauchemar(s) ?
Bien avant le premier confinement, je faisais de nombreux cauchemars. Ma psychanalyste m’a alors prescrit un spectacle. J’ai retranscrit tous mes rêves et j’ai contacté des comédiens pour leur proposer de participer à un laboratoire de recherche sur les rêves. Nous avons beaucoup rigolé. C’est très difficile de matérialiser un rêve. Pendant le premier confinement, j’ai relancé le laboratoire. Toutes les semaines, nous nous retrouvions pour une heure d’entretiens autour d’une thématique. Douze morceaux ont vu le jour. Je les ai envoyés à Pierre Kissling qui a composé une musique et a tout remonté. Un épisode a déjà vu le jour. Un second suivra certainement. Et peut-être qu’un jour on en fera un spectacle. La scène… on y revient toujours (rires).
Émilie Gäbele
Bibliographie
- Le hibou, Éditions Lansman, 2009
- Hêtre, Éditions Lansman, 2010 (Version bilingue Beech / Hêtre, 2014)
- Vikim, Carnet intime, Éditions Lansman, 2013
- Seuls avec l’hiver, Éditions Lansman, 2013
- Éclipse totale, Éditions Lansman, 2014
- Poussière, Éditions Lansman, 2015
- L’enfant sauvage, Éditions Lansman, 2016
- Le vent souffle sur Erzebeth, Éditions Lansman, 2017
- Phare in Le courage, L’Avant-Scène Théâtre, 2017
- Cinglée, Éditions Lansman, 2019
- À cheval sur le dos des oiseaux, Éditions Lansman, 2021
Article paru dans Le Carnet et les Instants n°210 (2022)