Un coup de coeur du Carnet
Emilie GÄBELE
Des êtres avancent dans une ambiance caniculaire. L’air se fait lourd. La nébulosité augmente. Un obstacle et ils trébuchent. La chute était inévitable. Certains se relèvent rapidement. D’autres, aux abois, plongent « pour un instant, pour un instant seulement », ou pour une plus longue durée. Ces hommes et ces femmes parcourent les villes, à pied ou en voiture, errent dans leurs pensées, leur passé, leurs rêves. Ce sont tous de grands blessés. Certains ont été amputés d’une femme, d’une dignité, d’un rêve, d’autres d’une carrière, d’une voix, d’un ami, d’une raison… Ils avancent claudicant, bien souvent seuls, l’ombre d’une peur inconnue leur collant à la peau. Continuer la lecture