Archives par étiquette : Troie

Véronique Bergen : Hélène on the rocks

Un coup de cœur du Carnet

Véronique BERGEN, Icône H. Hélène de Troie, ONLiT, 2021, 19 , ISBN : 978-2-87560-135-3

bergen icone h« Moi, Hélène, moi qui ne suis pas moi, je suis gratifiée d’une illumination. Je me tiens dans la lignée des sentinelles de l’infini, des veilleurs du néant. »

Portrait d’Hélène version « destroy », Icône H. de Véronique Bergen se présente comme un récit polyphonique qui remonte aux origines du mythe d’Hélène de Troie en le télescopant au 21e siècle. Fille de Zeus et de Léda, Hélène a écopé d’une insoutenable beauté et d’une inconcevable liberté qui lui vaut humiliations, violences, insultes et crachats. Elle y serait pour quelque chose, à la guerre de Troie. Qu’incarne-t-elle, véritablement ? Tour à tour, Hélène elle-même, Léda, Clytemnestre, les prétendants, Hermione, Pâris, Ménélas et Electre se pressent à la barre du récit pour sonder et jeter en pâture Hélène devenue icône (souvent en l’apostrophant), elle qui « plaide l’irresponsabilité totale » : « je suis l’insondable, l’irrésistible par excellence ». Continuer la lecture

Heureux qui comme Schliemann…

Michel CLAISE, La porte des lions, Luce Wilquin, 2018, 276 p., 20 €, ISBN : 9782882535511

Heureux qui comme Schliemann, fit de – très – nombreux voyages et surtout de multiples découvertes qui révolutionnèrent l’archéologie. Voici, grossièrement résumé, le sujet du neuvième livre publié par Michel Claise, indéfectiblement fidèle aux éditions Luce Wilquin.

Mais qui fut cet Heinrich Schliemann, né en Allemagne en 1822 ? Une préface nous explique d’emblée d’où vient le titre du roman, La porte des lions, et le destin exceptionnel de cet homme parti de quasi rien, qui fit fortune dans des affaires multiples en pleine ruée vers l’or américain ou dans la Russie des tsars, après des années d’errance et de misère à Hambourg et Amsterdam. Dès l’entame du récit, Claise s’attache à montrer que les grandes passions trouvent leur source dans l’enfance et, singulièrement en ce qui concerne Heinrich Schliemann, dans les récits que lui faisait son père pasteur à partir de L’Iliade. Il se passionna pour les civilisations anciennes et les langues au point d’en parler près de vingt (!), s’inscrivit sur le tard à la Sorbonne, réussit avec succès une thèse et resta dans l’Histoire comme le découvreur de la ville de Troie ainsi que les trésors de Mycènes. Une préface dont il eût été préférable à nos yeux de faire l’économie car elle nous fruste du plaisir de la découverte précisément. Continuer la lecture