Geneviève Damas remporte le prix des lycéens de littérature

genevieve damas prix des lycéens

Geneviève Damas, lauréate du prix des lycéens – Photo : M-L Deprez

Le prix des lycéens de littérature a livré son verdict. La crise sanitaire a certes empêché la tenue des rencontres entre les auteurs et les lycéens, mais le jury d’adolescents a tout de même mené sa tâche de sélection à bien. 

Le prix des lycéens de littérature

Organisé tous les deux ans par la cellule Culture-Enseignement du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le prix des lycéens soumet cinq romans d’auteurs et autrices belges aux élèves participants, qui ont aussi l’occasion de dialoguer avec les écrivains. Ce sont ainsi plusieurs milliers d’adolescents qui participent à une opération mêlant plaisir de lire et valorisation des écrivains belges francophones. Cette année, 2.800 élèves de Wallonie et de Bruxelles ont fait partie du jury.

La lauréate

Cinq ouvrages faisaient partie de la sélection 2020-2021 :

Les lycéens ont décerné le prix 2020-2021 à Geneviève Damas pour Bluebird.

À côté du prix principal, le jury remet aussi une récompense à chaque livre en lice, afin de souligner ses qualités singulières.

damas bluebird

Bluebird de Geneviève Damas reçoit le prix « Funambule » du cheminement intérieur:

Geneviève Damas a trouvé le ton juste pour faire entendre la voix de Juliette, une adolescente de notre âge qui découvre subitement qu’elle est enceinte de plus de six mois. Comme sur un fil, tiraillée et déséquilibrée par les émotions qui la traversent, Bluebird se livre dans une longue lettre à son bébé. Elle lui dit son déni, sa peur, ses désirs d’avenir, et ses hésitations face au dilemme qui la déchire : la meilleure façon d’aimer son enfant est-elle de le garder ou de le confier à l’adoption ?

Le livre refermé, Juliette a grandi. Et nous aussi.

Le cahier orange de Bernard Caprasse est salué par le prix « Par amour »:

caprasse le cahier orangeLe moteur de l’action de ce roman au souffle épique est l’amour. Celui d’Olga, qui franchit les frontières de la haine pour vivre une passion interdite avec un homme que les circonstances ont placé dans le camp ennemi. Celui de son fils Anton, qui remuera ciel et terre pour rendre justice à sa mère en révélant son rôle dans la Résistance. Et surtout, celui que le lecteur ressent pour ces personnages pris dans un tourbillon d’événements tragiques, et qui n’hésitent pas à se mettre en danger dans leur quête de justice et de vérité.

Il fait bleu sous les tombes de Caroline Valentiny obtient le prix « Clair-obscur »:

caroline valentiny il fait bleu sous les tombesLe roman de Caroline Valentiny oscille doucement entre les extrêmes. Porté par une écriture pleine de poésie, il aborde le sujet grave du suicide, en explorant les points de vue de tous ceux que la mort du jeune Alexis laisse dans le désarroi et l’incompréhension. De la révolte à l’acceptation, de la douleur à l’apaisement, de la profondeur à la légèreté, l’évolution des personnages les mène imperceptiblement vers la sérénité: le deuil se fait, la lueur d’un jour nouveau apparaît.

Le pisseux de Damienne Lecat reçoit le prix du personnage qu’on n’oublie pas:

lecat le pisseuxLoin du profil habituel du héros, Éric est un personnage odieux, misogyne, rustre et renfermé. Au fur et à mesure que se dévoilent des pans de son enfance martyre, on se prend pourtant à éprouver pour lui une certaine empathie. Tout l’art de Damienne Lecat est de choisir des mots capables de rendre ce personnage à la fois détestable et attachant, despotique et fragile.

Le pisseux nous invite à réfléchir sur l’origine du comportement de certaines personnes, en nous incitant à ne pas les juger trop durement sans avoir essayé de les comprendre.

Vade retro, Félicien ! de Francis Groff remporte le prix « Haute tension »:

francis groff vade retro felicien weyrichDès les premières pages du roman, la saisissante scène de crime installe un climat de mystère qui happe le lecteur. Dans les pas de Stanislas Barberian, nous arpentons les rues de Namur, sur les traces d’un manuscrit du sombre et sulfureux Félicien Rops. Multipliant les découvertes et les rebondissements, l’enquête lève le voile sur les agissements de groupes qui opèrent en secret.

De faux-semblants en fausses pistes, Vade retro, Félicien ! nous plonge dans une atmosphère électrique qui nous met sous « haute tension ».

Le palmarès du prix des lycéens 

2019 : Michel Claise, Cobre (Cuivre)
2017 : Emmanuelle Pirotte, Today we live
2015 : Barbara Abel, Derrière la haine
2013 : Bernard Gheur, Les étoiles de l’aube
2011 : Armel Job, Tu ne jugeras point
2009 : Tuyêt-Nga Nguyen, Le journaliste français
2007 : Bernard Tirtiaux, Pitié pour le mal
2005 : André-Marcel Adamek, La grande nuit et Foulek Ringelheim, La seconde vie d’Abram Potz (ex-aequo)
2003 : Armel Job, Helena Vannek
2001 : Nicolas Ancion, Quatrième étage et Vincent Engel, Oubliez Adam Weinberger (ex-aequo)
1999 : Henri Bauchau, Antigone
1997 : Louise L. Lambrichs, Le jeu du roman
1995 : Bernard Tirtiaux, Le passeur de lumière
1993 : Francis Dannemark, Choses qu’on dit la nuit entre deux villes