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Maeterlinck : des abeilles et des fleurs

Maurice MAETERLINCK, La vie des abeilles, suivi de L’intelligence des fleurs, Postfaces de Laurence Boudart, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2020, 460 p., 9,50 €, ISBN : 978-2875684813

Dépassant les clivages entre scientifiques et poètes, précurseur d’une pensée d’une intelligence animale et végétale à une époque où prévaut la disjonction entre l’humain, seul doté d’âme, de sensibilité, et le reste du vivant privé d’aptitudes cognitives, Maurice Maeterlinck développe des essais novateurs qui contestent la primauté que l’humain s’octroie dans la chaîne des êtres. En 1901, dix ans avant la consécration du prix Nobel, paraît La vie des abeilles qui, rompant avec les théories de Pavlov, contestant l’animal-machine de Descartes et l’anthropomorphisme de Buffon, avance une thèse radicalement inédite que les scientifiques confirmeront des années plus tard : non seulement les insectes, les mammifères mais aussi les plantes sont dotés, non d’un seul instinct, mais d’une intelligence spontanée élaborée. Continuer la lecture

Les insectes sociaux sous la loupe de Maeterlinck

Maurice MAETERLINCK, La vie des abeilles, Préface de Michel Brix, Bartillat, coll. « Omnia Poche », 2019, 258 p., 12 €, ISBN : 978-2-84100-676-2

Maurice MAETERLINCK, La vie des termites, Préface de Michel Brix, Bartillat, coll. « Omnia Poche », 2019, 160 p., 10 €, ISBN : 978-2-84100-676-6

Maurice MAETERLINCK, La vie des fourmis, Préface de Michel Brix, Bartillat, coll. « Omnia Poche », 2019,198 p., 12 €, ISBN : 978-2-84100-677-9

L’œuvre de Maurice Maeterlinck (1862-1949) dégage une impression générale aussi puissante que celle du massif de l’Everest, quand il n’était arpenté que par quelques rares alpinistes téméraires et aventureux : on ne sait par quelle face il faut l’aborder. Maeterlinck, figure de proue du symbolisme, se dresse presque malgré lui tel un sommet (à ce jour seul prix Nobel-ge de littérature, en 1911), constitué d’innombrables cimes et crêtes dans les domaines du théâtre (Pelléas et Mélisande, 1892, mis en musique par Claude Debussy en 1902), du conte féérique (L’oiseau bleu, dont Stanislavski assura avec grand succès la mise en scène à Moscou dès 1908), de la poésie (Serres chaudes, 1889), de l’essai (notamment sur les mystiques, dans Le Trésor des humbles, 1896), ou encore de la traduction (Novalis). À cette œuvre que l’on croirait réservée à la seule société lettrée, appréciée des avant-gardes, il faut encore ajouter des ouvrages qui connurent un large succès populaire tout au long du 20e siècle, et constamment réédités : sa trilogie constituée par La vie des abeilles (1901), La vie des termites (1926), et La vie des fourmis (1930), que les éditions Bartillat ressortent en poche aujourd’hui. Continuer la lecture