Archives par étiquette : Jean-Loup Nollomont

Faire des pompes de plume

Karel LOGIST, Faut-il dire la vérité aux éléphants ?, Cactus inébranlable éditions, 2022, 76 p., 10 €, ISBN : 978-2-39049-067-8
Jean-Loup NOLLOMONT, Contes à rebours, Cactus inébranlable éditions, 2022, 98 p., 8 €, ISBN : 978-2-39049-065-4

logist faut il dire la verite aux elephantsLes prolifiques éditions du Cactus inébranlable s’enrichissent d’un troisième titre de Jean-Loup Nollomont et d’un premier du poète Karel Logist, pris d’aphorismes.

Le vaccin contre la connerie rencontrerait une forte opposition.

L’auteur s’explique dans un échange d’emails : « il m’arrive souvent, au détour d’une lecture, de repérer ces petites phrases qui sont comme une respiration, une pause fulgurante, dans un texte dense.  On a coutume d’appeler cela des aphorismes mais se sont aussi des punchlines qui dynamisent (ou dynamitent) le propos de l’auteur et qui font sortir son lecteur de sa zone de confort… Ces courtes phrases que j’espionne — inscriptions, syllogismes, décoctions, maximes — peu m’importe le terme, sont écrites au départ d’observations linguistiques ou sociétales, parfois moralisatrices, parfois subversives, parfois drôles. Elles me ravissent et me donnent à réfléchir. Si bien que je me suis mis, avec un certain plaisir, à en produire moi-même, modestement, en marge de mes lectures… Et elles ont eu la politesse de s’adapter à mes humeurs les plus taquines comme aux plus mélancoliques ! » Puis de se rassembler sous ce titre-plume : Faut-il dire la vérité aux éléphants ? Continuer la lecture

À fond l’aphorisme

Un coup de coeur du Carnet

Michel DELHALLE, La Rechute d’Icare, Amougies, Cactus Inébranlable, coll. « Les p’tits cactus », 2015 ; Jean-Louis MASSOT, Sans envie de rien, illustrations de Gérard Sendrey, Amougies, Cactus Inébranlable, coll. « Les p’tits cactus », 2015 ; Jean-Loup NOLLOMONT, Pensées nyctalopes, dessins de Serge Poliart, Amougies, Cactus Inébranlable, coll. « Les p’tits cactus », 2015.

cactusBien qu’oscillant entre philosophie et poésie, l’aphoriste n’a rien du sage ni du parfait honnête homme. Les traits qu’il décoche n’ont d’autre cible que lui-même, mais à travers l’ironie de sa féroce autodérision, c’est chacune de nos consciences qui est visée ; ce sont toutes nos valeurs et nos certitudes qui sont percées à jour. Il n’est nul besoin de citer les œuvres immenses bâties avec ce matériau textuel en apparence si friable et qui, cependant, passent parfois mieux à la postérité qu’un pensum. Qui n’a ainsi en tête une formule radicale, une de ces phrases qui dénudent le réel jusqu’à l’os et assurent la survie mentale dans un monde tout d’apparat et de toc ? Un verset de L’Ecclésiaste, une formule de Lichtenberg, une sentence de Cioran, et ça repart. Continuer la lecture