Prendre le temps pour découvrir, ou redécouvrir, une autrice, un auteur. C’est l’invitation que lance Le Carnet et les Instants avec la nouvelle série estivale « Les instants de… ». Chaque dimanche jusqu’au 14 août, nous mettons à l’honneur un-e écrivain-e par le biais des articles, interviews, recensions, portraits parus tant dans notre revue imprimée que sur ce blog. Des instants, saisis parfois à des dizaines d’années d’intervalle, pour approcher la complexité et la richesse de trajectoires uniques.
Premier épisode : les instants de Françoise Mallet-Joris.
Née à Anvers le 6 juillet 1930, Françoise Lilar est la fille de l’homme politique Albert Lilar et de l’écrivaine, essayiste et académicienne Suzanne Lilar. Son entrée en littérature est particulièrement précoce, avec un recueil poétique, Poèmes du dimanche, paru en 1947 et, surtout le roman Le rempart des béguines, publié en 1951. C’est pour ce livre, au succès mâtiné d’une aura sulfureuse, que l’écrivaine adopte le pseudonyme de Françoise Mallet-Joris, sous lequel elle poursuivra une carrière littéraire marquée par la diversité des genres pratiqués (romans, nouvelles, essais, chansons écrites pour Marie-Paule Belle, scénarios de films…) et la reconnaissance du monde littéraire.
Françoise Mallet-Joris reçoit le prix Femina en 1958 pour L’empire céleste. Par la suite, elle sera membre de l’Académie Goncourt (1971-2011) et de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, où elle a succédé à sa mère Suzanne Lilar. Elle est décédée le 13 août 2016.
Interviews et portraits :
Françoise Mallet-Joris dans Le Carnet et les Instants
Le visage de Françoise Mallet-Joris orne la couverture du Carnet et les Instants n°82, daté du 15 mars 1994, pour une double actualité de l’autrice : la parution de son livre Les larmes (Flammarion) et son entrée à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, au fauteuil laissé vacant par le décès de sa mère Suzanne Lilar. L’interview qu’elle a accordée à Michel Zumkir évoque à la fois le livre, sa relation à sa mère et ses liens avec la Belgique.
Nouvelle interview en 1997, menée cette fois par Alain Delaunois : Françoise Mallet-Joris vient de publier La maison dont le chien est fou et s’attarde, entre autres, sur ses rituels d’écriture.
Le Carnet et les Instants n°130 (2003) consacre un dossier thématique à la chanson. L’un des articles, signé Michel Zumkir, évoque les « belles équipes », formées par les chanteurs et leurs paroliers. L’un des tandems évoqués est celui formé par Françoise Mallet-Joris avec la chanteuse et compositrice Marie-Paule Belle, qui fut aussi sa compagne. Une équipe complétée par l’autre parolier de l’artiste, Michel Grisolia.
Dans un article hommage à l’écrivaine récemment décédée, paru dans le n°193 (2017), Jeannine Paque revient sur les lignes de force d’une œuvre éclectique et le parcours de Françoise Mallet-Joris, qu’elle qualifie de « joyeusement polyvalente« .
Livres de Françoise Mallet-Joris
Plusieurs livres de Françoise Mallet-Joris ont fait l’objet de recensions dans notre revue. Elles sont désormais disponibles sur ce blog.
- Les larmes, Flammarion, 1994
- La double confidence, Plon, 2000
- Portrait d’un enfant non identifié, Grasset, 2005
- Ni vous sans moi, ni moi sans vous, Grasset, 2007
Des livres sur Françoise Mallet-Joris
Françoise Mallet-Joris évoquée par les autres : une étude de son œuvre par Susan Petit et une évocation plus intime par Marie-Paule Belle.
- Susan PETIT, Françoise Mallet-Joris et son œuvre, Traduit de l’américain par Xavier des Vaux, Grasset, 2005
- Marie-Paule BELLE, Comme si tu étais toujours là, Plon, 2020
Un document en ligne
La bibliothèque numérique de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique propose en accès intégral le discours de réception de Françoise Mallet-Joris (PDF). Prononcé le 18 juin 1994, il évoque Suzanne Lilar et l’émotion que représente cette succession : « Cela donne à la cérémonie d’aujourd’hui, pour moi, une ambiguïté heureuse et douloureuse à la fois, une double émotion, une double difficulté et, quelle que soit la solennité de l’occasion, je ne puis m’empêcher de l’imaginer, dans un au-delà à sa mesure, me regarder avec une certaine malice, et se dire, avec ce mélange de tendresse et de défi qui était le ton de notre étroite relation : ‘Voyons un peu comment elle va s’en tirer’. »
La fiche de Françoise Mallet-Joris
La fiche bio-bibliographique de Françoise Mallet-Joris est disponible sur le portail Objectif plumes.