Archives par étiquette : Corti

La geste de Sophia

Un coup de cœur du Carnet

Éléonore DE DUVE, Sophia, Corti, 2025, 88 p., 16 €, ISBN : 978-2-7143-1343-0

de duve sophiaIncarnation du combat de la vie sur la mort, Sophia danse entourée d’un drap blanc dans la poussière grise du chaos, fabrique avec son fils des petits bateaux en liège qui flottent sur l’eau coagulée, cueille, ramasse, récolte, aime, peint, cuisine, vagabonde et rit.

En botanique concrète, les stigmates permettent la vie. Continuer la lecture

Clair-obscur en mezza-voce

Un coup de cœur du Carnet

Eléonore DE DUVE, Donato, Corti, 2023, 216 p., 21 €, ISBN : 9782714312952

de duve donatoDonato a marché, arraché, caressé, goûté, ri, pleuré. Il s’est penché, courbé, est remonté. Il a souri, pleuré, bu, dansé et raconté peu. Il a quitté la chaux de son village des Pouilles pour le Pays noir de Charleroi.

Avare de mots, mais riche de souvenirs, il laisse à sa petite-fille moins que des photographies en noir et blanc, des traces – à peine des esquisses – lacunaires, sur lesquelles restent à mettre couleurs, odeurs, saveurs. Des mots qui trahiront inévitablement la vérité : Continuer la lecture

L’école buissonnière

Un coup de cœur du Carnet

Christine VAN ACKER, La Bête a bon dos, José Corti, coll. « Biophilia », 2018, 190 p., 18 €, ISBN : 978-2-7143-1203-7

van acker la bete a bon dosÀ la fois atypique et militante inconditionnelle du parti de la vie dans tous ses états, Christine Van Acker use de nombreux registres pour assumer sa créativité et servir sa vision du monde. À partir d’un amour aussi tenace que trop souvent déçu pour son espèce, ses gammes vont de l’humour et de l’autodérision à l’ironie positive, à la parabole futée et jusqu’au surréalisme d’une éclairante excentricité. Avec La Bête a bon dos, l’exploration de l’univers animal la met en vacances de l’humain – enfin, presque… Avec pour carburant la vertu cardinale des vrais découvreurs : le perpétuel étonnement. Mais, est-ce pour nous effrayer qu’elle mobilise presque d’entrée de jeu le microscope et le jargon savant du bio-généticien pour évoquer la résistance du « royaume du vivant » face à « l’empire de l’inanimé » ? «  L’eucaryote ne comprendra jamais comment un procaryote, tout à la joie de laisser son ADN barboter nu comme un ver, accompagné de nombreux ribosomes dans un bain cytoplasmique partagé, arrive à survivre sans la protection des parois du Noyau. »   Encore faut-il préciser que « Le domaine des eucaryotes (…) regroupe tous les organismes unicellulaires ou pluricellulaires qui se caractérisent généralement par la présence d’un noyau et de mitochondries dans leurs cellules ». Continuer la lecture