Archives par étiquette : Beaux-Arts

La rentrée littéraire 2022 : une envie de découvrir

rentree litteraire 2022

Paradoxe du calendrier littéraire : à peine la trêve estivale s’annonce-t-elle qu’il est déjà question de la rentrée. Ce temps fort de l’année éditoriale se prépare évidemment toujours de longue date et c’est aux premiers jours de juillet que l’essentiel des programmes est connu. Les premières sélections pour les prix littéraires d’automne tombent déjà, et Livres Hebdo peut se prêter à son traditionnel décompte : combien d’ouvrages arriveront sur les tables des libraires en août et septembre de cette année ? La surproduction éditoriale, dénoncée chaque année, sera-t-elle forte, très forte ou quasi insoutenable cette fois ?

Beaucoup d’auteurs et autrices belges, qu’ils soient publiés en France ou en Belgique, verront eux aussi leur livre – parfois même leur premier­ livre – paraitre en cette rentrée. Tour d’horizon des ouvrages attendus à partir du 17 août. Continuer la lecture

Où l’on témoigne lucidement d’un monde qui déprime

Yves TENRET, Faire dépression, Mulhouse, Mediapop, coll. « Sublime », 2015, 272 p., 18 €

tenretPeut-être qu’il serait utile, en lisant Faire dépression, de garder à l’esprit deux faits « réels » qui n’apparaissent pas en tant que tels dans cette « fiction » : d’abord, se souvenir qu’Yves Tenret, depuis peu à la retraite, a été, durant bon nombre d’années, professeur en littérature aux Beaux-Arts de Mulhouse ; ensuite, Faire dépression a un double : Faire impression, ouvrage paru il y a quelques années aux Presses du Réel, livre collectif relatant l’histoire, la « philosophie » à l’œuvre dans cette école d’art côtoyée par Tenret. Continuer la lecture

Bruts et convulsifs, Jean Dubuffet et Marcel Moreau

Pierre MALHERBE

moreauJean Dubuffet, Marcel Moreau : la rencontre de deux créateurs de cet acabit, tous deux jetant aux flammes, avec la même rage, « l’asphyxiante culture » – selon le titre de l’un des ouvrages les plus connus du créateur du cycle de L’Hourloupe – pouvait être risquée : ça passe ou ça casse. De 1969 à 1984 (Dubuffet meurt en 1985), ils échangèrent une soixantaine de lettres, se rencontrèrent à plusieurs reprises, à Paris et dans l’atelier du peintre-sculpteur, échangèrent des livres et quelques œuvres, et restèrent en bons termes – ce qui n’était pas gagné, quand on connaît les relations souvent tendues, puis suivies de ruptures fracassantes, que Dubuffet a entretenues avec bon nombre de ses contemporains. Dubuffet est plus âgé que Moreau, trois décennies les séparent. Pourtant, il ne s’agit pas entre eux d’un rapport d’aîné à cadet, d’artiste et père (spirituel) à écrivain déjà un peu connu, mais encore au début d’une œuvre qui aujourd’hui compte plus de soixante titres.

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