Archives par étiquette : foi

Croire, serait-ce prendre son envol ?

Vincent FLAMAND, Quand Dieu s’efface…, Préface d’Emmanuel Carrère, Éditions Jésuites, coll. « Fidélité », 2019, 108 p., 12 €, ISBN : 978-2-87356-835-1

Beaucoup attendent de la foi consolation et certitude. Moi, j’en espère la liberté. 

Croire pour moi, c’est prendre son envol, malgré ou grâce aux blessures inguérissables qui nous empêchent de voler ; être mis à quia par l’absurde tout en refusant au plus profond de soi qu’il ait le dernier mot. Accepter la naïveté, l’errance, l’excès. […] Voir les choses autrement, sous l’angle du don. 

Dans Quand Dieu s’efface…, Vincent Flamand se penche sur le parcours singulier d’une foi en perpétuelle métamorphose : la sienne. Sous la forme de lettres à un presque inconnu dont le regard intense, qui ne le quittait pas, l’avait frappé lors d’une conférence sur le christianisme qu’il donnait à l’évêché de Liège, qu’il aurait voulu rencontrer mais qui s’était déjà éclipsé et dont il a seulement saisi au vol le prénom : Rodolphe Henri. Continuer la lecture

Le refus de la bigoterie aliénante

Annie PRÉAUX, Les beaux jours, M.E.O., 2020, 145 p., 15 € / ePub : 8.99 €, ISBN : 978-2-8070-0231-9

Le récit de l’autrice nous plonge dans la vie d’Annette, une jeune fille de douze ans qui vient d’être réglée pour la première fois et à qui sa grand-mère annonce que « les beaux jours sont finis ». Spontanément, l’héroïne répond in petto (et le lecteur aussi) : ah, bon ? Continuer la lecture

Journal d’un curé de campagne

Réginald GAILLARD, La partition intérieure, Rocher, 2017, 264 p., 18.50 €/ePub : 12.99 €, ISBN : 978-2268092072

gaillardCurieux objet littéraire que ce roman de Réginald Gaillard, fondateur des éditions de Corlevour et de la revue NUNC, et auteur, entre autres, des recueils Autour de la tour perdue  et L’échelle invisible aux éditions Ad Solem en 2013 et 2015. Il nous revient avec La partition intérieure, publié aux éditions du Rocher et paru ce 4 octobre. Continuer la lecture

Une joie pour la vie

Éric-Emmanuel SCHMITT, La nuit de feu, Paris, Albin Michel, 2015, 188 p., 16 € / epub : 10.99 €

La Nuit de Feu par SchmittAlors âgé de vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt vit, dans le sud algérien, ce que l’on appelle communément « l’expérience du désert ». Une expérience réputée changer, parfois durablement, le regard sur le monde et sur la vie. C’est peu dire dans le cas de Schmitt qui, parti foncièrement athée dans le Hoggar, en est revenu croyant convaincu. (Sans toutefois – Dieu merci ? – chercher à affubler d’une identité particulière la force divine qu’il dit l’avoir emporté et marqué à jamais de son empreinte). C’est cette « nuit de feu » qui lui a inspiré le titre de son livre, en référence à l’illumination vécue par Pascal et à ces mots brûlants inscrits dans la doublure de veste du « Monsieur de Port-Royal ». Mais pourquoi Éric-Emmanuel Schmitt, auteur de quantité d’ouvrages, a-t-il attendu vingt-cinq ans avant de se décider à rendre publique cette expérience d’une nature par ailleurs profondément intime et, comme il le suggère, proche de l’indicible ? Il s’en explique en évoquant sa rencontre avec une journaliste protestante très étonnée que l’auteur d’une œuvre souvent marquée par la tragédie humaine puisse manifester au quotidien une telle équanimité et un tel amour de la vie. D’où la réponse dans ce livre où le vécu singulier de l’homme éclaire aussi l’œuvre de l’écrivain. Mais que s’était-il passé il y a un quart de siècle ?

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