Archives par étiquette : guerre froide

Poutine & Co

Un coup de cœur du Carnet

Alain BERENBOOM, Clandestine, Genèse, 2023, 248 p., 22,50 €, ISBN : 978-2-382010-235

berenboom clandestineL’Histoire est toujours une surprise, elle ne se répète jamais à l’identique et a besoin de romanciers, d’écrivains, d’historiens pour piéger les paresses des comparaisons. Alain Berenboom pratique, dans une joie communicative, un art rare : celui de fouiller, de déplier et de scruter le Grand Récit par le prisme des personnages qu’il a construits de roman en roman, à partir d’une qualité nécessaire à tout véritable écrivain, l’ironie.

Dans son dernier roman en date, Clandestine, l’écrivain s’attache à une période glaciaire de l’Histoire de l’Occident (et du Monde) : le temps sombre, crédule et obscène à la fois qui suivit la chute du Mur de Berlin. Continuer la lecture

Quand Guevara philosophait

Jean-Pol HECQTea time à New Delhi, Luce Wilquin, 2017, 233 p., 20€, ISBN : 978-2882535344

hecq tea timeÀ l’été 2015, nous vous présentions ici même le premier roman de Jean-Pol Hecq, Georges et les dragons, qui paraissait aux éditions Luce Wilquin. Coup de cœur du Carnet et les instants, il se distinguait par son intrigue mêlant sans cesse mythes et faits réels pour proposer au lecteur un roman étonnant et réussi. La question était alors posée : l’imagination très fertile de l’auteur aurait-elle les ressources nécessaires pour nous proposer d’autres œuvres de cette facture ? Moins de deux ans plus tard, Luce Wilquin publie le deuxième roman de Jean-Pol Hecq : Tea time à New Delhi. Continuer la lecture

Les fins et le Moyen

Un coup de coeur du Carnet

Emmanuel GERARD, Widukind DE RIDDER, Françoise MULLER, Qui a tué Julien Lahaut ? Les ombres de la guerre froide en Belgique, Renaissance du Livre, 2015, 350 p., 24,90 €/ epub : 13,99 €

lahautLes meilleures enquêtes criminelles se lisent, paraît-il, comme des romans. Un macchab, un (ou des) tueur(s), un modus operandi, un mobile, des zones d’ombre, et voilà pour une intrigue qui devrait tenir le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Mais dans le cas présent, l’affaire se complique d’une toile de fond labyrinthique. Car le 18 août 1950, le cadavre qui gît dans une mare de sang, abattu dans l’entrée de sa maison sise sur les hauteurs de Seraing n’est autre que celui du charismatique leader communiste Julien Lahaut ; ses assassins sont sans doute des militants, mais n’appartiennent-ils pas à son propre bord politique ? L’action se déroule en quelques minutes à peine, avec la détermination caractéristique des commandos ; le mystère demeurera entier pendant des décennies. Continuer la lecture