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Myriam Leroy n’aime (toujours) pas

Myriam LEROY, Belgiques. Out of office, Ker, coll. « Belgiques », 2022, 123 p., 12 €, ISBN : 978-2-87586-326-3

leroy belgiquesLa collection « Belgiques » des éditions Ker continue d’ausculter, par la littérature et façon mosaïque, les imaginaires de la Belgique. Elle s’enrichit de quatre nouveaux volumes cet automne, parmi lesquels celui que signe Myriam Leroy.

Il y a (au moins) deux manières d’appréhender un recueil de la collection « Belgiques » : pour ce qu’il nous dit de la Belgique telle que la voit son autrice ou auteur, d’une part, et, d’autre part, pour ce qu’il fait au genre de la nouvelle. Continuer la lecture

Vestiges des jours…

Un coup de cœur du Carnet

Alain DARTEVELLE, Dans les griffes du Doudou, Ker, coll. « Belgiques », 2017, 132 p., 12 €/ePub : 5.99 €, ISBN : 978-2-8758-6218-1

dartevelle dans les griffes du doudou.jpgDébarqué du futur où il aime aventurer son écriture à la fois imagée, directe et stylée, Alain Dartevelle promène sa plume dans un  nouveau recueil de nouvelles et dans un passé proche. Le sien, lié forcément à celui de la Belgique, ce pays multiple qui prête son nom à la collection mise en œuvre  par les éditions Ker. Promenade donc, dans une mémoire personnelle, folâtre, amère parfois, teintée de nostalgie, largement ouverte à l’amitié, volontiers voluptueuse, mais aussi désenchantée et imprégnée de cet « humour gris » dont l’auteur revendique le label. Pour l’introduire : des évocations subjectives de ces deux têtes de gondole de notre vitrine culturelle que sont Hergé et Magritte. Autoportrait désabusé pour le premier : celui de l’artiste en fin de vie, ravagé à la fois par  la leucémie et par les interrogations sur son œuvre et sur sa créature centrale : « Tintin m’a vampirisé, me soutirant titre après titre, planche  après planche, case après case, mes forces vives. Cette belle énergie qui m’a manqué ensuite pour virer de bord et mettre le cap sur mon for intérieur ».  Dans Signé Magritte, on suit avec une coupable jubilation l’odyssée d’un quidam (serait-il un de ces doubles de l’auteur qui se multiplient à travers le recueil ?) pour qui l’ombre du peintre flotte entre un statut révolu d’idole de sa jeunesse et une stature de petit-bourgeois rondouillard, de « sale type », méticuleux faiseur de  chromos aléatoires, et par ailleurs épris de canulars scatologiques. Sus donc à l’imposteur ! Et l’on assiste ainsi, impuissants, mais admiratifs face à tant de détermination,  à l’attentat au purin perpétré contre quatre toiles lors de l’exposition bruxelloise. Attentat suivi toutefois de regrets : il avait eu pour cibles les toiles les plus caustiques de l’artiste. « De quoi méditer à loisir sur les risques que comporte la fâcheuse tentation de mettre à jour des secrets d’enfance… »   Continuer la lecture