Archives par étiquette : Doudou

À chaque mois, son histoire et ses couleurs

Maurice des OMBIAUX, L’ornement des mois, préface de Jean-Baptiste Baronian, Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, 2021, 190 p., 20 €, ISBN : 978-2-8032-0061-0

des ombiaux l ornement des moisDe janvier (« C’est l’enfance de l’année ») à décembre (« le jour est pauvre de lumière, mais on l’illumine de feux et de liesses »), Maurice des Ombiaux compose, avec un plaisir qui fait chanter les mots, L’ornement des mois. Un « almanach sentimental et gourmand », comme le présente dans sa préface Jean-Baptiste Baronian, paru en 1910, et que l’Académie royale de Langue et de Littérature a eu l’heureuse idée de ressusciter. Continuer la lecture

Les Montois ne périront pas !

EFFEL, Le Dragon déchaîné, 180° éditions, 2018, 288 p., 19€, ISBN : 2930427892

effel le dragon dechaine.jpgLes fêtes traditionnelles ont ce quelque chose de particulier qui échappe à tout non-« natif » de la commune en fête. Se plonger au cœur de l’une d’entre elles, à savoir le fameux Doudou de Mons – reconnu, depuis 2005, au Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité par l’UNESCO – fut pour nous savoureux. Apprendre ses rouages, ses enjeux locaux et politiques, son histoire – son origine remonte au XIVe siècle – et surtout la fierté que ce folklore provoque chez ses protagonistes. Le Doudou commence officiellement un jeudi (en mai ou juin, selon l’année) et se termine le Dimanche de la Trinité avec comme point d’orgue le Combat sur la Grand-Place, appelé le « Lumeçon », qui oppose Saint Georges au Dragon. Le destin de la Cité n’est pérennisé qu’avec la victoire de Saint Georges. L’enjeu est donc de taille. Continuer la lecture

Vestiges des jours…

Un coup de cœur du Carnet

Alain DARTEVELLE, Dans les griffes du Doudou, Ker, coll. « Belgiques », 2017, 132 p., 12 €/ePub : 5.99 €, ISBN : 978-2-8758-6218-1

dartevelle dans les griffes du doudou.jpgDébarqué du futur où il aime aventurer son écriture à la fois imagée, directe et stylée, Alain Dartevelle promène sa plume dans un  nouveau recueil de nouvelles et dans un passé proche. Le sien, lié forcément à celui de la Belgique, ce pays multiple qui prête son nom à la collection mise en œuvre  par les éditions Ker. Promenade donc, dans une mémoire personnelle, folâtre, amère parfois, teintée de nostalgie, largement ouverte à l’amitié, volontiers voluptueuse, mais aussi désenchantée et imprégnée de cet « humour gris » dont l’auteur revendique le label. Pour l’introduire : des évocations subjectives de ces deux têtes de gondole de notre vitrine culturelle que sont Hergé et Magritte. Autoportrait désabusé pour le premier : celui de l’artiste en fin de vie, ravagé à la fois par  la leucémie et par les interrogations sur son œuvre et sur sa créature centrale : « Tintin m’a vampirisé, me soutirant titre après titre, planche  après planche, case après case, mes forces vives. Cette belle énergie qui m’a manqué ensuite pour virer de bord et mettre le cap sur mon for intérieur ».  Dans Signé Magritte, on suit avec une coupable jubilation l’odyssée d’un quidam (serait-il un de ces doubles de l’auteur qui se multiplient à travers le recueil ?) pour qui l’ombre du peintre flotte entre un statut révolu d’idole de sa jeunesse et une stature de petit-bourgeois rondouillard, de « sale type », méticuleux faiseur de  chromos aléatoires, et par ailleurs épris de canulars scatologiques. Sus donc à l’imposteur ! Et l’on assiste ainsi, impuissants, mais admiratifs face à tant de détermination,  à l’attentat au purin perpétré contre quatre toiles lors de l’exposition bruxelloise. Attentat suivi toutefois de regrets : il avait eu pour cibles les toiles les plus caustiques de l’artiste. « De quoi méditer à loisir sur les risques que comporte la fâcheuse tentation de mettre à jour des secrets d’enfance… »   Continuer la lecture

Par saint Georges!

Un coup de coeur du Carnet

Jean-Pol HECQ, Georges et les dragons, Luce Wilquin, 2015, 173 p., 17€, ISBN : 978-2-88253-504-7

hecqEn 1927, Max s’installe pour quelques temps dans une auberge située au centre de la ville de Mons. Journaliste hollandais maitrisant parfaitement la langue de Verhaeren, il prétend faire un reportage sur la reconstruction de l’après-guerre pour en fait enquêter discrètement sur un certain Georges, un cousin éloigné. Aidé dans ses recherches par un Borain de souche, Max progressera lentement : difficile en effet de trouver un Montois inconnu disparu en 1914 et portant ce prénom si répandu. Continuer la lecture