Archives par étiquette : André Baillon

Andre Baillon. Du double et de l’absolution

André BAILLON, Un homme si simple, Postface de Maria Chiara Gnocchi, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2020, 240 p., 8,50 €, ISBN : 978-2-87568-484-4

Qu’est-ce qu’une confession ? Comment, sacré par Rousseau, le genre littéraire de la confession se noue-t-il aux registres du religieux et de la psychanalyse ? Paru en 1925, Un homme si simple délivre une confession en cinq actes prononcée par un homme, Jean Martin, interné à la Salpêtrière. Dans sa remarquable postface, Maria Chiara Gnocchi analyse les rapprochements entre le roman d’André Baillon et les grands modèles des œuvres « confessantes » — Saint Augustin le précurseur, Rousseau le fondateur du genre, Dostoïevski, Tolstoï, Duhamel… Comme nombre de personnages d’André Baillon, le narrateur traverse une crise qui lézarde son existence. Écrivain montant à Paris afin de se consacrer à la littérature, affligé depuis l’enfance d’une hypersensibilité, d’obsessions tenaces, écartelé entre deux femmes Jeanne et Claire, éprouvant une attirance pour Michette, la fille de Claire, Jean Martin glisse peu à peu dans l’anorexie, la dissociation de la personnalité, la dissolution du réel qui se met à proliférer, à perdre ses assises. Le récit d’Un homme si simple évoque sous bien des angles les séismes psychiques, existentiels, les internements à la Salpêtrière qu’a endurés André Baillon, lequel se suicidera en 1932. Continuer la lecture

Dans nos archives : littérature et folie

Le 27 octobre 2019 marque le 550e anniversaire de la naissance de l’humaniste Erasme de Rotterdam (1469-1536). Commémoration du séjour anderlechtois de l’homme de Lettres, la maison Erasme est l’une des maisons d’écrivain à visiter en Belgique.


Lire aussi : Maisons d’écrivain : où en est la Belgique? (C.I. 203)


L’humaniste laisse une oeuvre d’ampleur, qui a durablement influencé l’Occident. On en retient aujourd’hui le plus souvent un ouvrage majeur : L’éloge de la folie. L’anniversaire d’Erasme est pour nous l’occasion de republier un article de Daniel Laroche paru dans Le Carnet et les Instants n° 158 (octobre-novembre 2009), évoquant les liens qui peuvent se nouer entre littérature et folie, et d’évoquer quelques exemples de « fous littéraires » belges.  Continuer la lecture

Les maudits littéraires, hors du « champ général »

Denis SAINT-AMAND et Gérald PURNELLE (sous la dir. de), Textyles n° 53 : Malédictions littéraires, Samsa, 2018, 195 p., 15 €, ISBN : 978-2-87593-199-3

Quel thème plus fécond que celui de la « malédiction littéraire » – si ce n’est celui, plus contemporain et souvent marqué d’un sceau idéologique que celui de « l’infréquentabilité » ? La revue Textyles nous apporte la preuve que le cercle des poètes et écrivains maudits ne se limite en effet pas aux banquettes patinées des bars à absinthe montmartrois ni à ces soupentes où se meurt, la fleur de l’âge rongée par la tuberculose ou un vilain « virus d’amour », quelque rimailleur famélique, typique de la faune du Paname belle-époque… 

Continuer la lecture