Archives par étiquette : maltraitance

À pleines dents

Aylin MANÇO, Ogresse, Sarbacane, coll. « Exprim’ », 2020, 274 p., 16€/ ePub : 11.99 €,  ISBN : 978-2-37731-375-4

Paru dans la collection « Exprim’ » chez l’éditeur Sarbacane, Ogresse est un roman pour adolescents frontal, sans détour, et surtout, honnête.

D’un bout à l’autre de l’histoire, la psychologie des personnages est soignée, tant dans les relations entre les différents protagonistes que dans l’expression des tensions et désirs qui habitent l’héroïne, justement surnommée « H ».

On retrouve dans ce récit les préoccupations des ados d’hier et d’aujourd’hui : l’amitié, la peur de rejet, la divorce des parents et l’éveil, parfois déroutant, d’une sexualité. Ces sujets sont traités sans détour, avec une loyauté face au réel dont seule fait preuve une autrice qui garde bien en tête les joies et douleurs de l’adolescence. Continuer la lecture

#Camille too !

Patrick DELPERDANGE, C’est pour ton bien, Arènes, coll. « Equinox », 2020, 331 p., 16 € / ePub : 11.99 €, ISBN : 979-10-375-0060-1

Les six premières pages surprennent. En surplomb du roman, soit. Nous avons l’habitude, dans les thrillers, les romans dynamiques, de ces prologues insinuant le suspense, la tension, le drame via une scène/point d’acmé située dans une temporalité décalée par rapport à la trame première. Mais Patrick Delperdange nous offre autre chose, une mise en exergue du thème qui va parcourir son opus, la femme battue et l’appréhension, intime et extérieure, du phénomène : Continuer la lecture

Un gosse n’est pas un dossier

Un coup de coeur du Carnet

Céline DELBECQ, L’enfant sauvage, Carnières, Lansman, 2016, 36 p., 10€

Comme tous les vendredis, un homme traverse la place du Jeu de balle avec ses collègues pour aller déguster un bon stœmp chez Josiane. Un môme qui crie arrête son regard. L’homme s’approche et essaie, avec d’autres passants, de savoir où sont les parents de cet enfant, comment il s’appelle… Le gosse ne répond pas. Seuls d’horribles beuglements sortent de sa bouche. Il se débat et se mord le bras. Un type réplique que « c’est un enfant sauvage qui cause la langue des bêtes » et qu’il n’y a rien à faire. Alors que les badauds poursuivent leur route, l’homme ne parvient pas à quitter ce petit être. Il appelle les flics et les attend avec lui. C’est ainsi qu’il se rend compte que le gamin est une fille. Il l’appelle Alice. Cette dernière semble se calmer en sa présence. Il décide de la prendre sous son aile. Continuer la lecture