Étienne VERHASSELT, Après l’éternité. Postcombustion, Le Tripode, 2022, 160 p., 18 €, ISBN : 9782370553232
Le moi d’après, le monde d’après, la vie d’après, dans ce troisième recueil de textes d’Étienne Verhasselt (avançons « textes » plutôt que « nouvelles », car, cette fois encore, l’écrivain se donne toutes les libertés de forme – du poème de cinq vers à la narration de cinq pages, grand maximum), tout semble basculer dans l’après – même l’éternité, si on en croit le titre. Et cela commence dès la première nouvelle, et cela durera jusqu’à la dernière (« Vêpres »), où des nuages envahissent le paysage, l’imitent et le remplacent. Le calme serait enfin atteint. Alors qu’avant, jamais la sérénité n’était trouvée – tout n’était que trouble et abîme. On espérait le rien, on ne l’atteignait pas. Ni la paix. Car, paradoxalement, toujours les mots qui disent et écrivent empêchent de n’exister pas. Écrire rien, c’est écrire encore. Écrire est mélancolique. C’est construire « une chapelle ruinée où adorer la souveraine chute ». Continuer la lecture